C’est dans le cadre du « Grin littéraire » organisé par les responsables de la fondation Femmes d’Afrique et Culture, Mémorial de Rufisque (FAC-MR) que Mme Nana Touré, a exposé aux jeunes lycéens.-es, le roman « Une si longue lettre » de Mariama Bâ. La rencontre a eu lieu le samedi 21 décembre 2024, au siège de la fondation à Darsalam en commune II, en présence de la secrétaire exécutive de la FAC-MR, Mme Daoulé Diallo Ba qui a saisi l’occasion pour rappeler aux jeunes filles, la nécessité de se battre pour la conservation de leurs droits.
Dans son exposé, Mme Nana Touré membre de la FAC-MR, soulignera les maux sociaux encore d’actualité que le roman « Une si longue lette » de Mariama Bâ dénonce. Notamment, des inégalités dans les sociétés sénégalaises, les souffrances des femmes, la polygamie, la chosification de la femme pendant le veuvage, entre autres. Des réalités qui sont d’actualités selon elle, au Mali et dans les autres pays de la sous-région. En effet, Mme Sokona Danioko, témoignera sur son vécu, quand elle observait son veuvage après la mort de son mari, il y a quelques années.
Elle n’est pas d’accord avec la chosification des femmes pendant le veuvage, des pratiques qui sont selon elle, malheureusement entretenues par les femmes maliennes. « Pendant une semaine, la femme reste dans la douleur, dans le stress, pendant une semaine on t’empêche de sortir et est obligée de s’assoir à même le sol. Ça pourrait créer des problèmes de santé. À la fin de mes septième jours, je suis allée directement voir le médecin et encore on voulait m’empêcher de sortir, si je n’avais pas forcé », a-t-elle ajouté.
C’est ainsi que la secrétaire exécutive de la FAC-MR, Mme Daoulé Diallo Ba, dira que « les femmes doivent comprendre qu’elles ont un rôle important à jouer au sein de la société, les hommes ont quasiment plein de droits dans les sociétés mais, le peu de droits que les femmes possèdent, elles n’arrivent pas à se battre pour les maintenir et les renforcer » a déploré la Secrétaire exécutive de la FAC-MR.
En s’adressant aux jeunes filles, la doyenne les conseillera de ne pas accepter que tout se décide à leur place. « Nous avons la loi 052, qui doit nous permettre aujourd’hui, d’être représentées un peu partout au niveau des instances de décision au Mali et elle n’est pas appliquée », dit-elle. Pour elle, « nous sommes la moitié de cette société malienne, nous ne pouvons pas être mises dans les chambres obscures, non », a martelé Mme Daoulé Diallo Bâ non moins, l’initiatrice du « Grin littéraire ». Selon elle, les femmes devraient être là où les grandes décisions sont prises. Avant d’inviter les filles à se cultiver davantage et à se battre afin de permettre à la femme malienne de tenir sa place.
Rappelons que l’auteure Mariama Bâ est née en 1929 au Sénégal, élevée par ses parents, dans un milieu musulman traditionnel. Et cette rencontre avec les élèves des lycées a été clôturée par un slam visant à sensibiliser les jeunes filles à la lecture, à la formation, afin de défendre les causes féminines au Mali.
Yacouba COULIBALY