DEBATS POUR L’AN I DE L’EMISSION «MUSOYA» : La femme était très respectée dans la société traditionnelle africaine

 

L’ISPRIC a abrité, sur la colline de Badala le 21 avril 2018, une conférence-débats marquant le premier anniversaire de l’émission radiophonique Musoya. «Droits des femmes : Droits Humains», «Féminisme et traditions africaines» sont, entre autres, des thèmes débattus tout au long de la conférence. Les panelistes étaient constitués de plusieurs personnalités et hommes de culture.

Eveiller davantage les consciences populaires autour du respect des droits fondamentaux de la femme et de la jeune fille, particulièrement dans le contexte des sociétés modernes africaines et patriarcales ! Tel était l’objectif principal de la conférence-débats organisée à l’occasion du premier anniversaire de l’émission radiophonique, Musoya ! Une émission initiée et animée par Coumba Bah, activiste dans le cœur.
Selon l’animatrice vedette, la vision de cette émission est d’aider à briser le silence autour de certaines pesanteurs socioculturelles affectant l’épanouissement des femmes dans la société. Et cela en traitant de tous les sujets pouvant avoir un impact sur le développement socio-économique, politique et culturel du Mali. D’une manière générale, l’émission vise à éveiller les consciences sur le vécu des femmes en informant et en sensibilisant sur les questions féminines. Elle s’articule donc autour de la problématique du genre afin d’amener à un changement de mentalités et de comportements et contribuer à un meilleur équilibre homme/femme ; l’harmonie dans nos foyers et le développement social et économique de la Nation.
Ainsi le premier thème, «Droits des femmes : Droits Humains», a débattu des droits fondamentaux de la Femme et de la jeune fille en tant qu’être humain à part entière, et avec les particularités et besoins sexuels spécifiques. Ce thème a été présenté par des panelistes comme Mme Bouaré Bintou Founé Samaké de Wildaf, Mme Attaher Salimata Traoré de l’ONG Terres des hommes, et Jean Fomba de l’ONU femmes.
«Féminisme et traditions africaines : y’a-t-il une contradiction ?», a été le second thème au cœur des débats. Les panelistes composés de leaders communautaires, des initiés des sociétés secrètes, 3RNA MAAYA.
Selon les panelistes la femme occupait une place et rôle important dans nos sociétés africaines précoloniales. Ils ont énuméré le nom de certaines héroïnes qui ont joué toutes un rôle très important dans leur société comme Kani du Mandé, Nana Kadidia.
Certains intervenants ont déploré le fait que l’occident est venu nous dire d’arrêter tout ce qui était bon chez nous. Ensuite ils prennent ça pour les transformer chez eux avant de revenir nous les proposer sous d’autres emballages.
Nous devons prendre du bon chez l’autre et garder ce qui est bon chez nous. La femme avait des droits dans la société traditionnelle africaine. Un chasseur ne pouvait pas par exemple aller à la chasse sans le consentement préalable de sa femme trois jours avant.
Une remise d’attestation aux invités de marque et un diner-gala dans la soirée ont mis fin à la célébration du premier anniversaire de Musoya de Coumba Bah, une grande ambassadrice de l’émancipation et de l’autonomisation de la Malienne voire de l’Africaine, de la Femme !

Nindèye 

ILS ONT DITS

Zan Fomba, ONU femmes :
D’après une analyse des Nations Unies, on préfère désormais l’appellation «Droits humains» au lieu de droits de l’Homme. La première conférence sur le droit de la Femme s’est déroulée en 1975 à Mexico (Mexique). C’était la première assisse pour mieux parler des droits et respectés ceux qui ont été pris pour les femmes.
Après, il y a eu la CSW (Commission statut of Women) en 1975. Mais, la conférence qui a le plus marquée la lutte d’émancipation des femmes est celle de Beijing (Pékin, République Populaire de Chine) en 1995. Beaucoup de décisions y ont été prises pour le changement de la condition de la femme par rapport à la pauvreté, à la santé, etc. Tous les pays des Nations Unies se réunissaient tous les 5 ans pour réviser les législations prises à l’endroit de la Femme. Mais, depuis quelques années, c’est au mois de mars que se déroule la session annuelle de la Commission de la Femme à New York, aux Etats-Unis. Et tout cela pour prouver que la Femme est un être humain et elle a des droits.

Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, WILDAF Mali
Le droit de la Femme fait partie des droits humains. Aucune loi n’infériorise la femme par rapport à l’homme au Mali. Mais, beaucoup de comportements et faits contredisent ces lois. Partout les femmes sont par exemple victimes des violences. Les lois qui les protègent ne sont pas respectées.
Malgré l’expansion de la loi sur les droits de la femme au Mali, nous avons une nouvelle tendance qui est très inquiétante aujourd’hui. Il s’agit des crimes passionnels, c’est-à-dire l’assassinat de conjoints (surtout de la femme), qui prennent une inquiétante ampleur.
Les femmes ont beaucoup de droits, mais nous devons redoubler d’efforts face à cette nouvelle tendance qu’on ne connaissait pas jadis. Nous assistons au laxisme face à ces problèmes. Mais, il y a une amélioration dans certains domaines comme la nouvelle loi de 30 % de quota aux postes nominatifs et électifs. Nous devons redoubler d’efforts pour éradiquer les violences, revoir l’éducation, communiquer pour freiner ces dépravations.

Mme Attaher Salimatou Traoré, ONG Terres des hommes
Les droits de l’Homme parle des droits de l’Enfant, dans la Charte Africaine des droit de l’Enfant «les enfants ont des droits et des devoirs». Tous ce qu’on fait, doit converger vers l’intérêt de l’Enfant, notamment de la petite fille. Nous constatons qu’il y a des défis à relever pour les jeunes. Nous remarquons aussi qu’il y a une forte amélioration des taux d’accès et de fréquentation des filles dans le secteur de l’Education.
Dans certains examens, nous avons vus plus de filles admises que de garçons. Autrefois, l’éducation des filles était reléguée au second plan dans nos familles pour plusieurs causes, notamment le mariage, les difficultés financières, les travaux ménagers… Mais, de nos jours, la tendance a changé dans beaucoup de localités où les enfants ont eu beaucoup des droits !

Propos recueillis par
Mady Tounkara

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