En prélude à la Journée internationale pour l’élimination de la fistule, l’Office National de la Santé de la Reproduction (ONASR), a organisé une conférence de presse sur la fistule obstétricale sous le thème: «Intensifier la sensibilisation auprès des prestataires et des communautés pour renforcer la prévention et la prise en charge de la fistule obstétricale». C’était hier mercredi 22 mai 2024, dans les locaux de ladite structure, la conférence était animée par le Directeur général de l’Office National de la Santé de la Reproduction (ONASR), Dr Haïdara Ben Moulaye, asisté par le Chef de service d’urologie du Centre Hospitalo Universitaire (CHU) du Point G, Pr Mamadou Lamine Diakité et le chef du département santé de la mère à l’Onasr, Dr N’Tji Keïta.
Selon le Directeur général de l’Office National de la Santé de la Reproduction (ONASR), Dr Haïdara Ben Moulaye, l’objectif général de cette conférence est de contribuer à l’accélération de l’élimination de la fistule obstétricale dans notre pays. Il s’agissait aussi de renforcer la compréhension sur la problématique de la fistule obstétricale au Mali, à travers la communication pour le changement social et de comportement. Mais aussi d’amener les décideurs à s’engager dans la mise en œuvre d’actions fortes en faveur de la prévention et la prise en charge des femmes porteuses de fistule obstétricale.
Toutefois, il vise aussi, à renforcer le partenariat public/privé pour une meilleure synergie des interventions dans le cadre de la prise en charge de la fistule obstétricale. Au cours de son exposé, il a rappelé que la fistule.obstétricale appelée PERTE D’URINE APRÈS ACCOUCHEMENT ou GNÈGUÈNÈ BÔ MBÂNA en Bambara, se définit comme une perforation de la paroi vaginale qui communique avec la vessie ou le rectum à la suite d’un travail d’accouchement long et difficile. Elle se manifeste par une perte d’urine et parfois de matière fécale par le vagin engendrant une souffrance physique, morale psychologique et sociale.
Et d’ajouter qu’elle touche en général des parturientes de niveau socio-économique bas, dans les régions où la couverture médicale est faible. Pour lui, les facteurs favorisants de la survenue de la fistule obstétricale sont, entre autres : le mariage précoce, les non ou moindres consultations, prénatales ; la pauvreté ; le retard dans la prise en charge des accouchements difficiles et les mutilations génitales féminines ; etc.
Concernant les obstacles liés au traitement, le conférencier a expliqué que le coût du traitement est certes élevé, mais qu’il y a surtout une insuffisance d’information sur le traitement, une insuffisance de ressources humaines qualifiées dans la chirurgie de la fistule. En effet, il a aussi signalé quelques conséquences dues à la maladie, à savoir : de perte de l’enfant, de marginalisation, voire d’abandon de la victime par les proches et la pauvreté. Pour sa part, le Chef de service d’urologie du Centre Hospitalo Universitaire (CHU) du Point G, Pr Mamadou Lamine Diakité a déclaré que la maladie arrive généralement aux femmes qui ne font pas régulièrement les consultations prénatales.
Selon lui, la prise en charge est gratuite, si la femme se fait accompagnée par une ONG. Aussi, on peut guérir la maladie à partir d’une intervention chirurgicale, mais si declarée très tôt auprès d’un Centre de santé.. Quant au Chef du département santé de la mère à l’ONASR, Dr N’Tji Keïta, il a souligné qu’au regard de la situation difficile du pays, l’événement ne sera pas commémoré dans toutes les régions du Mali, mais plutôt dans les Régions de Koulikoro et Sikasso.
Aissetou CISSÉ