Le siège de la Fondation Femmes d’Afrique et Culture, Mémorial de Rufisque (FAC-MR), a reçu dans le cadre de son grin littéraire, Zeïnab Haïdara, l’auteure du roman «Le Silence des Papillons ». La rencontre s’est tenue ce samedi 18 mai 2024, à Darsalam en commune III. C’était en présence de la Secrétaire exécutive de la FAC-MR, Mme Daoulé Diallo Ba, des enseignants chercheurs et de plusieurs élèves, tous ont félicité l’auteure Zeïna, pour la qualité de son roman qui traite des réalités contemporaines sur les conditions de vie des femmes au Mali.
Dans ce roman, les sujets que l’auteure traite sont d’actualité, il s’agit entre autres, de l’abandon de l’école par les filles, les mariages abusifs, les violences sexuelles, les apparences de la vie, l’injustice et le charlatanisme qui prend de l’ampleur ces derniers temps. La romancière Zeïna Haïdara expliquera que le silence des papillons est inspiré des faits réels, ajoutant que c’est aussi, l’histoire de trois jeunes femmes, qui se battent à différents niveaux, pour échapper à leur condition de vie souvent difficile. « Elles sont maltraitées et certaines d’entre elles subissent des humiliations quotidiennes, vue qu’elles n’arrivent pas à aller se confesser à leurs proches, elles vont se retourner vers les féticheurs, les marabouts pour trouver une solution et essayer de faire en sorte pour que cessent ces violences quelles subissent », a-t-elle indiqué.
Par ailleurs, l’auteure estime que les sujets traités dans son roman, seraient en train « de détruire réellement les fondements du Mali. On doit pouvoir chercher une solution pour que ça s’arrête ». Pour Mme Haïdara, il faut essayer de construire les mentalités, les reconstruire et accorder plus de place à l’éducation dans nos sociétés. Sur cet aspect, l’écrivaine qui est à son troisième roman, va plaider pour que l’État remette en valeur l’éducation scolaire, voire religieuse, avant de laisser entendre que les jeunes maliens doivent davantage lire, s’informer, afin de ne pas tomber dans le piège de ceux qui veulent les manipuler psychologiquement, à leurs fins.
Adama Sidibé est comblé du travail abattu par Zeïna. Tout comme la modératrice Mme Nana Touré, qui dit avoir retenu dans le roman, « l’importance de la relation entre les femmes et les hommes dans les foyers surtout, leur complémentarité dans la vie ». C’est ainsi, qu’une participante et membre partenaire du réseau FAC-MR va inviter les jeunes filles à s’inspirer davantage des personnalités dans le roman. En outre, cette élève, Mariam Guindo témoigne avoir aimé comment les débats se sont déroulés. « L’auteure a bien expliqué son livre et c’était très génial », a-t-elle dit. Pour cet enseignant Bakary Kimpao, « il faut qu’on change les comportements et revoir l’éducation familiale».
Dans ledit roman, ces trois héroïnes veulent braver les humiliations et violences, afin de se libérer de ce carcan, digne d’une autre époque. La première personnalité par exemple, est Anta qui aurait été victime de viol, suivie par Kandé qui, à son tour, a subi la maltraitance de son mari et de sa coépouse et Mariétou, victime elle aussi de la maltraitance de sa belle-famille. Chacune d’entre elle, aurait un point dénominatif qui est l’envie de se libérer comme des papillons et ce, malgré qu’on les imposait le silence. D’où le qualificatif de Zeïna Haïdara, les « papillons » comme pour signifier la liberté, magnifier en quelques sortes les femmes.
Prenant la parole, la Secrétaire exécutive de la FAC-MR, la doyenne Daoulé Diallo Ba s’est montrée ferme vis-à-vis des violences faites aux femmes. « Partout dans le monde, la femme est le socle de la famille, du pays, on ne peut pas continuer à les maltraiter ainsi par ce que tout simplement, les hommes ont une force physique », a-t-elle martelé. Elle a conseillé les jeunes à aimer le pays, à bien étudier pour avoir un bon diplôme et surtout « être de bons cadres, solidaires envers les uns et les autres ». Et de conclure, que la romancière est une personne qui observe beaucoup, ajoutant que celle-ci a été sensible aux problèmes de la société malienne, avant de la féliciter pour la qualité de son travail.
Yacouba COULIBALY