Du 15 au 17 s’est tenu le Colloque international sur le genre et la corruption sous le thème : « Femme et Corruption : briser le silence et agir ensemble ». Les experts venus de la sous-région, du Mali, ainsi que du Canada ont échangé sur les solutions et pistes pour éradiquer ce fléau, qui freine le développement de nos pays. La cérémonie de clôture est présidée par le ministre de la Refondation de l’État, Chargé des Relations avec les Institutions, M. Ibrahim ikassa Maiga , à ses côtés, la Directrice de LUCEG Québec N’deye Seynabou Top, le Directeur de LUCEG/Bamako Jean Paul Riverain, les participants et des membres de la société civile. Des fortes recommandations sont sorties de cette rencontre de trois jours .
Jean Paul Riverain, Directeur pays de LUCEG, qui a servi au Mali depuis des années, pense qu’il est inadmissible qu’au Mali des femmes et des filles ne puissent pas avoir accès aux services sociaux de base sans être confrontées à des contraintes, chantages, d’agents véreux, qui profitent de leur position pour abuser d’elles. Il s’est dit convaincu que ce colloque va permettre de maintenir à l’ordre du jour la nécessité de briser le silence afin d’agir ensemble pour éradiquer ce fléau.
« Ce forum a été un moyen de réflexion et d’échange. Je tiens à prendre un moment, pour souligner l’importance cruciale des discussions que vous avez tenu ensemble. Nous sommes réunis ici, avec l’objectif de mettre en lumière et combattre les pratiques corruptibles qui affectent les filles et les femmes, notamment dans les secteurs de l’éducation, la santé, la justice, le commerce. Les pratiques ne sont pas seulement des cas isolés d’injustice, elles constituent une barrière systématique à l’égalité de chance et l’épanouissement des femmes et des filles partout au Mali. Nous avons accompli un travail colossal » a noté Jean Paul Riverain.
« Durant ces trois jours, j’ai remarqué des acteurs et actrices engagés, déterminés pour lutter contre la Corruption et pour la convention de l’égalité de genre. Votre énergie, votre dévouement constitue véritablement une source de motivation et contribue à l’atteinte des objectifs de LUCEG », a indiqué la Directrice de LUCEG Québec, N’deye Seynabou Top. Pour elle, ce colloque constitue un cadre d’échanges, de discussions et de partage de bonnes pratiques en matière de lutte contre la Corruption. Nous avons en tant qu’acteurs et actrices, déterminer les causes et les impacts de la Corruption sur le droit de la femme. Ce colloque nous a permis de réfléchir sur les enjeux, les défis et de proposer les pistes et solutions, de formuler des recommandations pour y faire face.
Parmi ces recommandations il y’a la vulgarisation, l’opérationnalisation de la stratégie nationale de lutte contre la Corruption et l’adoption de la loi sur la protection des lanceur d’alerte, a cité la Directrice Top.
Le ministre de la Refondation de l’État, Chargé des Relations avec les Institutions, M. Ibrahim lkassa Maïga, dans son discours de clôture a déclaré que pendant ces trois jours de travaux, « les participants n’ont ménagé aucun effort pour alimenter et enrichir le débat et contribuer ainsi aux multiples efforts du gouvernement de la transition dans le cadre de la lutte contre la Corruption. Cette heureuse initiative qui participe à la résolution active de la problématique de la corruption avec l’implication de tous les acteurs pour l’engagement des femmes et des filles, est arrivée sur la vision du gouvernement de la transition. Le Mali à l’instar de nombreux pays en développement est confronté au phénomène de la Corruption qui constitue un frein à son développement socioéconomique », a précisé le ministre Maïga.
Dans le cadre de la lutte contre la Corruption les gouvernements successifs du Mali ont initié plusieurs actions notamment la tenue des États généraux sur la corruption et la délinquance financière, l’adoption de la politique nationale de lutte contre la Corruption et le blanchiment d’argent, la Cour des comptes, le contrôle général des services publics a cité le chef de la Refondation.
L’un des moments forts de la cérémonie de clôture fut la lecture des recommandations par Mme Mariam Diama Sanogo. A noter que les participants ont fait des recommandations de façon générale dans les domaines comme la santé, l’éducation, la justice et le commerce ; la vulgarisation de la stratégie de lutte contre la corruption ; le renfoncement des capacités de tous les acteurs sur les outils et dispositifs de lutte contre la corruption ; l’affichage de tous les tarifs des actes et prestations dans ces domaines et la mise en place rapide de la législation sur la protection des lanceurs d’alerte.
Mady TOUNKARA