Dans le cadre de la lutte contre le cancer, dont les femmes sont de plus en plus touchées, les responsables de l’Association solidarité et soutien aux malades de cancers (AASSO-MC+) en partenariat avec l’Alliance des médecins du peuple (AMP) et l’Association pour la Promotion des femmes, solidarité muso jigi (PROFESO/mj), ont tenu le jeudi 9 mai 2024, au siège de la CAFO à Bamako, une causerie débat autour de la prévention du cancer, sa prise en charge et les difficultés liées au traitement de la maladie.
Cette cérémonie était placée sous la présidence de la présidente par intérim de la Coordination des associations et ONG féminines du Mali (CAFO), Mme Goundo Sissoko, en présence de la présidente de l’AASSO-MC, Mme Fatoumata Diawara, les deux panelistes Dr Hamidou Doumbia, spécialisé dans le traitement du cancer au Point G et le médecin en Santé publique à la retraite, Dr Nazoum Diarra. Le thème débattu portait sur « Le cancer au Mali : l’importance du dépistage précoce »
La présidente de l’AASSO-MC+, Fatoumata Diawara indiquera que l’objectif général de son association c’est d’informer et sensibiliser les femmes à privilégier davantage la prévention dans le traitement du cancer et d’ajouter que ce sont les difficultés rencontrées lorsqu’elle a eu le cancer, qui l’auraient motivées à créer cette jeune association pour qu’ensemble dit-elle, « nous puissions nous donner la main en vue d’endiguer cette pathologie au Mali ». Et de poursuivre : « Dans notre association, 80% de nos membres sont des malades de cancer ».
Elle a déploré le nombre élevé de décès dans le rang des femmes et jeunes filles à cause dit-elle par « manque de radiothérapie » dont le coût est important. Elle mettra également l’accent sur la cherté des médicaments et leur inaccessibilité dans nos différents centres de traitement. Avant d’appeler les femmes victimes de cancer, de braver tous les préjugés négatifs dont elles font l’objet à longueur de journée et les autorités de la transition, à prendre à bras le corps la question de la radiothérapie qui qui existe dans le pays, mais n’est toujours pas opérationnelle depuis plus d’une année.
Par ailleurs, après avoir évoqué les facteurs génétiques, le médecin Nazoum Diarra expliquera que le cancer fait partie des maladies non transmissibles et seraient dues très généralement à des facteurs de risques tels que le tabac, l’alcool, la mauvaise alimentation, l’inactivité physique, ajoutant que ladite maladie se définit également par un développement anormal, anarchique des cellules se traduisant par des plaies qui ne se guérissent pas. Selon lui, il y’a plusieurs sortes de cancers, mais dit-il, le cancer de sein et du col de l’utérus font d’énormes victimes chez les femmes, d’où la nécessité d’une synergie d’action autour de cette pathologie. Parlant des difficultés, le paneliste estime que si « le cancer est dépisté précocement, il est facile de le guérir. M. Diarra déplore que « la plupart des malades viennent dans les hôpitaux quand c’est compliqué et c’est en ce moment que c’est difficile ».
Pour sa part, Dr Hamidou Doumbia va plaider entre autres, pour la prise en charge d’un plan de cancer, la création d’autres unités de prise en charge, l’implication d’autres acteurs dans le processus de traitement et aussi la formation continue des spécialistes. Il a invité au passage la population à la vigilance et d’écouter les conseils des médecins par rapport à la lutte contre le cancer.
Cette causerie débat a été clôturée par la remise symbolique de protège-mamelles a une jeune patiente atteinte de cancer de sein.
Pour la présidente Fatoumata Diawara, les portes de l’Association, Solidarité et soutien aux malades de cancers (AASSO-MC+) dont la date de création remonte à plus de deux ans, est ouverte à toutes les sensibilités du pays et aux partenaires.
Yacouba COULIBALY