LE CRI DE CŒUR DU DR LALLA FATOUMATA TRAORE CONTRE LA BANALISATION DU VIOL

 «C’est être vicieux que de ne pas réprimer le vice»

Les récents événements qui ont fait la une sur les réseaux sociaux et l’actualité dans les familles ne sauraient laisser personne indifférente. Ces actes odieux témoignent du niveau de détérioration de la qualité de la nature humaine. Je parle bien sûr du viol collectif de la jeune fille de 14 ans et de la tentative de viol sur la petite fille de 3 ans. Ces actes défient l’entendement et méritent que chacun se sente concerné au plus haut point comme si ces filles étaient les nôtres. Dans un passé, pas très lointain, les auteurs d’un tel acte seraient restés en brousse pour toujours. Maintenant que nos brousses se sont transformées en tribunaux, levons-nous et soutenons les autorités policières et judiciaires pour que des sanctions exemplairement dissuasives soient appliquées afin que de tels actes ne puissent plus se reproduire.

« De l’Ecole des mœurs ou réflexions morales et historiques sur les maximes de la sagesse »  par feu M. l’Abbé Blanchard 6è édition (1804), il y a un passage qui sied à merveille à notre situation : «Soyez doux, mais soyez ferme quand il le faut et que vous le devez. C’est être vicieux que de ne pas réprimer le vice lorsqu’on est obligé de le faire. C’est de se rendre complice du mal que ne pas le reprendre fermement et l’arrêter quand on en a le droit et le pouvoir (…) Si vous corrigez vos enfants, ils ne vous en aimeront pas, mais ils vous respecteront davantage. Leurs larmes essuyées ils vous rendront justice, vous remercieront peut être, sûrement vous loueront un jour ». Alors chef de ménage, chef de famille, ne vous rendez pas complices du mal, faites votre devoir et protéger vos mères, vos femmes, vos filles et vos sœurs, car si vous n’agissez pas activement et prenez pas position contre de tels actes dans nos communautés, aucune femme ne sera plus jamais en sécurité nulle part. Et ceci quel que soit son âge. Ne dites pas «charognard quitte le corps d’autrui, mais lève-toi de notre corps humain»

Vous, mères de famille, suivez l’exemple de la mère de cette jeune fille et soutenez-les contre vents et marées, soyez fermes ! C’est maintenant ou jamais de montrer notre solidarité. Brisons l’omerta (la loi du silence) et témoignons, mettons de côté le qu’en-dira-t-on pour lutter contre l’impunité de tels actes. Vous les jeunes hommes, sachez que rien ne justifie de tels actes, car aucun animal mâle ne viole jamais sa femelle. Seriez-vous moins que des animaux ? Je suis sûre que non pour la plupart d’entre vous et la seule façon de me donner raison c’est de vous désolidariser totalement de vos camarades qui sont auteurs de ces actes.

Ceci n’est pas un message d’idéaliste, mais d’un être humain qui veut rester humain dans un monde blasé.

 

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