En prélude à la Journée panafricaine de la femme (JPF), la Fondation Femmes d’Afrique et Culture-Mémorial de Rufisque (FAC-MR) a organisé le 29 juillet 2023, une conférence sur « La Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAF)-Rôle des femmes ». Le 31 juillet, journée de la célébration du 61ème anniversaire de la (JPF) a débuté au siège de l’Organisation Panafricaine de la Femme (OPF) à Bamako, par la lecture du Saint Coran à la mémoire des pionnières. Celles qui ont créé la première organisation de femmes africaines en 1962, à la tête de laquelle Aoua Kéïta. Le même jour, une salle de conférence a été baptisée du nom d’une autre pionnière, Sira Diop.
La journée a été consacrée à la lecture du Saint Coran et au recueillement sur les tombes de Aoua Kéïta et Sira Diop Sissoko, deux pionnières de lutte pour l’émancipation des femmes. La cérémonie s’est déroulée au siège de l’Organisation Panafricaine de la Femme (OPF) à Bamako. C’était en présence de quelques camardes de lutte des défuntes, de plusieurs membres d’associations et ONG féminines, d’anciennes ministres, des responsables de services en charge de la promotion des femmes, et d’anciennes ministres.
Pour la Vice-présidente Mme Diallo Kama Sakiliba, « C’est aussi, le résultat du travail conjoint avec les ainées pour faire de cette journée panafricaine, une journée de reconnaissance, de prière et dommage aux pionnières de l’Organisation Panafricaine de la Femme, beaucoup sont parties, nous ont quitté, mais nous ont laissé un lourd héritage ».
La salle de conférences du siège du Réseau des Femmes Africaines et Parlementaires du Mali REFAMP-MALI, à Medina-Coura, est baptisée ce 31 juillet, « Salle de conférences Mme Diop Sira Sissoko ». C’est la merveilleuse façon qu’à trouvé les femmes parlementaires et ministres du Mali, pour rendre hommage à une de nos pionnières dans la lutte pour la défense des droits des femmes.
La cérémonie était placée sous la présidence de Madame la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Coulibaly Mariam Maïga accompagnée de sa collègue, Mme la ministre des Infrastructures et des Transports, Mme Dembélé Madina Sissoko.
Dans son mot de bienvenue, la présidente du Réseau des Femmes Ministres et Parlementaires du Mali (REFAMP-MALI), Mme Maïga Sina Damba, a dit que « Mme Diop Sira Sissoko, fut l’une de ces pionnières à clamer l’instauration des droits égaux pour les hommes et les hommes, en Afrique malgré les différences ethnique et linguistique sur le continent. De son parcours de combattante pour l’amélioration consécutive des conditions de vie de la femme malienne en particulier et africaine en général, nous retiendrons l’éducation des enfants et la formation des adultes grâce à l’alphabétisation fonctionnelle. La place importante de la scolarisation des filles et la poursuite vers des études supérieures..
Pour la ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, « Baptiser cette salle de conférence de la REFAMP-Mali, en cette date mémorable pour les héroïnes de la période des indépendances, parce que ce sont elles qui se sont battues pour la libération de l’Afrique, pour le développement économique de l’Afrique, ne peut être que salutaire et ne peut être que symbolique. »
Elle a remercié les initiatrices pour l’hommage à une pionnière du combat pour l’émancipation des femmes, Mme la ministre des Infrastructures et des Transports, Mme Dembélé Madina Sissoko a rendu un hommage mérité à Sira Diop, en la qualifiant entre autres de militante des droits de l’homme en faveur de l’amélioration des conditions de vie de la femme malienne en particulier et africaine en général. Elle a salué « son engagement et son investissement personnel pour l’éducation des enfants et la formation des adultes grâce à l’alphabétisation fonctionnelle, la scolarisation des filles et la poursuite vers les études supérieures ».
La présidente de la Fondation Femmes d’Afrique et Culture-Mémorial de Rufisque ( FAC-MR), Mme Diallo Daoulé Ba, une autre pionnière (première femme ingénieur-agronome en 1970), s’est réjouie de cette décision du REFAMP-Mali, pour elle, « La mémoire d’une telle dame mérite d’être célébrée dans l’union de toutes les femmes maliennes. A travers son exemplarité, les femmes actuelles et futures doivent faire un travail de qualité afin qu’elles soient dans tous leurs droits et participent activement à la construction du Mali et d’une Afrique unie ».
Selon la Vice-présidente de l’OPF Mme Diallo Kama Sakiliba, « Cette initiative est plus que solitaire. Elle fut une artisane de la création de l’Organisation Panafricaine de la femme ( OPF). a consacré toute sa vie à la lutte pour la justice, la liberté et l’émancipation de la femme Que cette salle lui soit dédiée aujourd’hui, en ce 31 juillet 2023, est un honneur pour toutes les femmes du Mali et d’Afrique ».
Chaque année, le 31 juillet, la Journée Panafricaine de la Femme est célébrée en l’honneur d’Aoua Keita et de toutes les femmes africaines qui ont lutté pour la libération de l’Afrique et de l’émancipation des africaines. Ce jour, en 1962, à Dar es Salaam (Tanzanie), des femmes de tout le continent africain s’étaient réunies pour la première fois et avaient créé la première organisation de femmes, la « Conférence des Femmes Africaines » (CFA).
Elle avait entre autres, pour objectif : la libération totale du continent africain, l’élimination de l’apartheid et l’instauration d’une justice commune qui défende les droits de l’homme en tant qu’être humain. Aoua Keita a joué un rôle très emportant dans ce mouvement pour l’amélioration des conditions de vie des femmes africaines. Le 31 juillet a été consacré « Journée de la femme africaine » à l’occasion du premier congrès de l’Organisation Panafricaine des Femmes (PAWO en anglais) qui s’était tenu à Dakar, au Sénégal, le 31 juillet 1974.Cr
Qui sont les pionnières Aoua Kéïta et Sira Diop ?
Aoua Kéïta
Née à Bamako, en 1912, Aoua Keita , elle fit ses études primaires à l’École des filles et fréquenta le Foyer des métisses de Bamako, ensuite l’École africaine de médecine et de pharmacie de Dakar où elle obtient un diplôme de sage-femme en 1931. En 1946, elle rejoint l’Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain (US-RDA), créa un syndicat féminin en 1956
Elle est élue au bureau des Syndicats des travailleurs du Soudan en 1957. En 1958, elle entre au bureau politique et est nommée membre du Comité constitutionnel de la République soudanaise. En 1959, elle est élue députée sur la liste US-RDA. Ce qui fit d’elle la première femme d’Afrique francophone élue à l’Assemblée législative de son pays. Figure de l’indépendantisme, du syndicalisme et du féminisme au Mali, elle contribua à la mise en place des sections féminines et à la rédaction de nouveaux droits accordés aux femmes de son pays.
Elle est l’auteur en 1975 « Femme d’Afrique : La vie d’Aoua Keïta, racontée par elle-même » paru en 1975, récompensée en 1976 par le grand prix littéraire d’Afrique noire.
Elle est décédée le 7 mai 1980.
Sira Diop Sissoko
Sira Diop, de son vrai nom, Sakiliba SISSOKO, est née le 31 mars 1929, elle est la première bachelière du Mali en 1950. Elle est diplômée de l’école normale de Rufisque (6ème promotion), femme politique et syndicaliste, elle est l’une des pionnières de la Conférence des Femmes Africaines, la première organisation des femmes créée un 31 juillet 1962, à Dar-Es-Salam, en Tanzanie.
Diop Sira Sissoko a participé à la lutte pour l’indépendance du Mali. Elle fut la première Directrice malienne du lycée de jeunes filles de Bamako (actuel Lycée Ba Aminata). Sira Diop, s’est toute sa vie battue pour la défense des droits des femmes maliennes et leur participation au développement du pays. Femme très active, elle fut la Directrice-fondatrice de la Coopérative des femmes de Kabala.
Elle est l’initiatrice du livre intitulé « Les organisations féminines du Mali »,. Membre du Conseil économique social et culturel du Mali, elle est décédée le 17 novembre 2013.
Maïmouna TRAORÉ