Jeudi, 9 septembre 2021, la 4e journée d’oxyjeunes s’est ouverte sur une activité de l’Initiative SPOTLIGHT dans la salle de conférence du centre Marie DELHEZ. L’objectif de la rencontre était de débattre avec les enfants venus de toutes les localités du pays autour de la question des violences basées sur le genre.
L’activité s’est ouverte par une mise en scène de l’artiste, conteuse Amaïchata Salamanta, une dame engagée pour la cause des enfants et des femmes depuis plusieurs années. Alors, suivra l’exposé de Mme Bocoum Awa Guindo, directrice régionale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille qui a fait parler son cœur de grand-mère. D’entrée de jeu, la directrice régionale dira qu’oxyjeunes est le seul cadre qui puisse réunir autant d’enfants venus de partout au Mali. Dans son exposé, elle a touché du doigt, les sérieux problèmes auxquels font face les enfants. « Nous avons de sérieux problèmes avec nos enfants. Le problème de séchage de cours, la consommation des stupéfiants, particulièrement la chicha par des jeunes de moins de 14 ans. » A-t-elle déploré.
Elle a ensuite invité de façon nominative le président du parlement des enfants à toucher les autorités afin de sensibiliser les parents à prendre leur responsabilité face à la déchéance de la jeunesse. Parlant du contexte de la violence basée sur le genre, l’oratrice du jour révèle que 96 % des femmes et filles sont des survivantes de VBG selon une enquête d’EDS dans la période de 2012 à 2013. Des femmes ayant subi des violences physiques sont de 38 %. L’enquête révèle toujours que 13 % des femmes âgées de 15 à 49 ans sont des survivantes de violences sexuelles à un moment donné de leur vie. Et de soutenir enfin que 49 % des femmes sont mariées avant l’âge de 18 ans.
Face à ce sombre tableau, la grand-mère a vivement encouragé ses petits-enfants parlementaires à être le relais dans leur milieu respectif. Pour elle, toutes les pratiques ancestrales ne sont pas mal en soi, mais, certaines pratiques méritent d’être à jamais bannies. Parmi ces pratiques, on note la mutilation génitale qui est corollaire de souffrance et humiliations pour la femme, la non-scolarisation des filles et les violences conjugales.
Touchant du doigt la perversité de la société, elle a vivement conseillé aux enfants d’attendre l’âge de la maturité avant de se lancer dans les rapports sexuels. « Attendez que vos organismes arrivent à la maturité pour vous engager dans les relations sexuelles. Chers Enfants, abstenez-vous », conseille-t-elle. Là aussi, elle a exhorté le président du parlement des enfants à sensibiliser ses amis sur des cas de viol et violences sur les jeunes filles. Après l’exposé de Mme Bocoum, les questions et contributions n’ont pas manqué. Mohamed Gueye, participant et enfant parlementaire a suggéré la prise en compte du jeune garçon dans l’éducation. Pour lui, l’éducation ne doit plus être unilatérale, car jusqu’ici, l’accent est mis sur la petite fille alors que pour la plupart du temps, c’est le jeune garçon qui détruit la jeune fille.
Des moments de débats parfois houleux, ont permis de situer les responsabilités. Ainsi, tous sont unanimes (enfants comme encadreurs) que les parents ont failli, d’où la nécessité de revenir aux fondements pour un Mali meilleur où les violences basées sur le genre ne seront qu’un triste souvenir.
Amadingué SAGARA à Koulikoro