Le Centre Aoua Keïta a servi de cadre, ce mardi 9 mars 2021 à une conférence sur les violences économiques à l’égard des femmes. L’activité qui rentrait dans le cadre de la journée internationale des femmes est financée par l’USAID à travers Mali Project Justice en collaboration avec le cadre Hakew Sabatili, une organisation de 10 associations dont la présidence est tournante.
L’honneur est revenu à Salia Berthé, chef de quartier de Bamako Coura de souhaiter la bienvenue aux participants. Dans son intervention, il a encouragé les femmes à s’investir pleinement dans leur rôle de consolidation de la société. Mamadou Koné représentant du maire de la commune III du District de Bamako, a dans son discours d’ouverture salué et félicité les femmes pour non seulement le choix de sa commune, mais aussi la pertinence du thème choisi pour la conférence.
Pour le maire, le thème doit pousser les hommes à prendre conscience des violences que subissent les femmes surtout en cette période de Covid-19. Il dira ensuite que l’une des créatures les plus précieuses sur terre est la femme. Une déclaration suivie d’un tonnerre d’applaudissements de la salle. Ce fût alors le temps des débats animés par trois conférencières, Mme Sidibé Fatoumata Guindo, spécialiste genre équité inclusion sociale au projet Mali project justice, a salué l’engagement et les acquis des femmes durant ces dernières années.
Pour Madame Guindo, le 8 mars n’est que la journée proprement dite, mais c’est une lutte de tous les jours. » Le MJP en partenariat avec le cadre Hakew Sabatili a voulu organiser une conférence pour informer, sensibiliser et conscientiser les hommes et les femmes à bien comprendre la journée de la Défense des droits des femme. En réalité, ce n’est pas une festivité, mais plutôt une remise en cause, une reconnaissance d’un besoin réel qui est le besoin de satisfaire le droit des femmes et des enfants. » A-t-elle expliqué. Elle a ensuite ajouté que généralement les gens ne comprennent pas la notion du droit de la femme, car certains résument la question en une histoire d’égalité entre l’homme et la femme. Il ne s’agit pas de cela, mais d’une question de défense des droits de la femme et de l’homme. C’est comme une balance, lorsqu’elle pèse plus d’un côté, il faut l’équilibrer.
Dans le contexte malien, on voit que la balance penche du côté de la femme. C’est pourquoi ,nous avons voulu alerter les autorités. Pour madame Oumou Boly Diallo , présidente de l’association pour la promotion juridico-économique de la femme et de l’enfant (PROMODEF) et présidente en exercice du cadre Hakew Sabatili, les femmes sont confrontées à beaucoup de difficultés surtout en cette période de Covid-19. C’est pourquoi, elles ont voulu mettre spécifiquement l’accent sur l’économie. » La question économique de la femme est un tabou parce qu’on pense que la femme doit être pris en charge par ses frères ou son mari. Pourtant, quand ça ne va pas du tout dans la famille, les problèmes surgissent. Il faut impérativement que les femmes aient une autonomie pour assurer par moments, et ce serait la complémentarité. Avec la période du Covid-19, qui occasionné la fermeture des frontières, les femmes ont vécu le calvaire ». A-t-elle défendu.
Une projection a suivi sur les difficultés économiques liées à la Covid-19 concernant les femmes et d’autres projections sur les origines de la violence basée sur le genre ont été également suivies. Dans sa communication, Mme Diawara Bintou Coulibaly, présidente de l’Association pour le Progrès et la Défense des Femmes Maliennes (APDF) a laissé entendre que la Covid-19 a eu d’énormes conséquences sur la vie économique des femmes qui mènent généralement de petits commerces, les restaurants ou encore travaillant dans les hôtels. Le couvre-feu aussi a apporté beaucoup de désagrément entre le ralentissement des activités menées la nuit et les humeurs des hommes que les femmes devraient supporter.
Madame Sidibé Fatoumata Coulibaly, quant à elle soutient que la violence économique n’est rien d’autres que toutes sortes de violences à l’égard de la femme à cause de sa féminité. Empêcher la femme d’avoir la terre pour cultiver ou encore bénéficier de l’héritage sont autant de violences économiques tolérées et acceptées par la société a-t-elle déploré. Toujours selon elle, il y a une grande différence entre la parole et la réalité sur le terrain quant à la situation de la femme.
Pour finir, elle précisera que la lutte menée par les femmes n’est pas une lutte contre les hommes, mais une lutte pour un changement de situation profitable à tous. Pour Mme Traoré Awa Aly, présidente de l’ Association pour la Promotion des femmes et des enfants au Mali (APROFEM), elle a pour sa part soutenu que la violence économique empêche la femme de garder sa dignité et l’expose à plusieurs vices.
Le MJP travaille avec 10 organisations de femmes dans le cadre de la défense des droit s des femmes et de l’enfant.
Amadingué SAGARA