Si «Pipi» de Kati a entretenu l’espoir d’une meilleure participation malienne à la 1ère édition de «L’Afrique a un incroyable Talent» (CANAL +) en 2016, notre pays a déjà fait sensation lors de la toute première émission de la Saison 2 qui a commencé sur les chaînes A+ le vendredi 22 septembre 2017. Et cela grâce à Fousseyni Sissoko dit «Fousco» et son épouse Djénéba Kouyaté. Un couple dont la sublime beauté vocale a donné des frissons non seulement au public et aux téléspectateurs, mais aussi au prestigieux jury composé de Claudia Tagbo (comédienne), Angélique Kidjo (artiste-musicienne) et Fally Ipupa (artiste musicien).
«Ceux qui ont raté la prestation des lauréats de « Tounkagouna » à la première émission de l’Afrique a un incroyable talent ne savent pas ceux qu’ils ont réellement raté» ! Le commentaire était d’une consœur sur les réseaux sociaux. Heureusement que votre serviteur était parmi les privilégiés qui ont assisté à cette prestation éblouissante des ambassadeurs du Mali à cette saison 2, Fousseyni Sissoko dit «Fousco» et Djénéba Kouyaté. Et nous étions aussi au rendez-vous pour la rediffusion le dimanche 1er octobre 2017.
Deux talents, deux beautés vocales qui sont unies dans la vie (mari et femme) et complices sur scène. Leur prestation a électrisé la scène parce que rares sont ceux qui n’ont pas frémis en les écoutant chanter. Et pour une fois, ce n’est pas le public qui a demandé un «replay», mais les membres du jury. «Je vous envoie directement en demi-finale» ! Telle fut la sentence de Fally Ipupa sous les acclamations des autres
membres du jury et du public. «Quand je dis qu’il y a des gens qui savent chanter… C’est ce qu’on appelle savoir chanter», a ajouté le Congolais. Dans la bouche d’une star comme Fally Ipupa, c’est plus qu’un commentaire, mais une reconnaissance dont rêve de nombreux talents africains qui participent à cette seconde saison de «l’Afrique a un incroyable talent». Et Claudia Tagbo (comédienne), Angélique Kidjo (artiste-musicienne) n’étaient pas les moins éblouies par ces purs produits de l’émission «Tounkagouna ».
De « Tounkagouna » à « Africolor » de Saint-Denis
Natif de Nyanfana, dans la région de Kayes, Fousseyni Sissoko dit Fousco a été le lauréat de la deuxième saison du concours de téléréalité «Tounkagouna », à l’issue d’une compétition âprement disputée. Sa compagne, dans la vie et sur scène, était la lauréate de la première saison. Les mélomanes connaissent Djénéba Kouyaté (native de Toukoto) à travers son single qui était au sommet des hits ces derniers mois, «Mangoya». Ils sont également tous les deux passés par l’Institut national des arts (INA) de Bamako.
Aujourd’hui, Djénéba est considérée à juste titre comme l’une des voix les plus fascinantes du Mali d’aujourd’hui. Ce visage juvénile masque à peine son impressionnante maîtrise de la science des Djélis, les griots Kouyaté, descendus tout droit de Balla Fasséké Kouyaté, premier griot de l’empereur Soundiata Keita. Son art de l’improvisation et des louanges a charmé le Mali lors de la première saison «Tounkagouna» qu’elle a remporté haut la main en 2010. Virtuose de la guitare, Fousco rejoint la lignée des grands faiseurs de chansons de la région de Kayes comme Habib Koité, Boubacar Traoré dit Kar Kar… A l’ombre de ces géants, il a rencontré Djénéba après lui avoir succédé au palmarès de «Tounkagouna». Voix affirmée et timbre mandingue assumé, il sait déjà conjuguer douceur et blues, mélodie et groove, dans ses compositions.
Avant Abidjan, ils ont émerveillé le public du célèbre festival, «Africolor» de Saint-Denis (France) en 2016. «Loin des clichés habituels sur les musiques africaines, Djénéba et Fousco sont branchés sur l’Afrique électrique, transformant allègrement les mélodies inspirées de la tradition griotique en chansons aux gimmicks terriblement actuels», avait commenté un critique français fasciné par leur talent.
Autant à l’aise pour raconter la grande épopée mandingue que pour évoquer les douleurs des aventuriers (les «Tunkarankés, les migrants), ils clament haut et fort les envies de fête et d‘avenir de la jeunesse bamakoise (Samedi Soufé) aussi bien que la nostalgie du berceau kayésien qu’il a fallu quitter pour trouver du travail. Dans le titre «Kayba Khaso», on perçoit l’immensité de leur talent, la pureté de leur voie et toute la fascination de leur complicité conjugale et scénique. Selon leur témoignage, c’est le maestro Boncana Maïga qui les a convaincus de tenter une expérience en duo. Et depuis, ils ne se sont plus quittés et sont aujourd’hui parent de deux enfants, un garçon et une fille.
«Quand on mélange nos deux voix, cela donne quelque chose de magique», témoigne Djénéba dans un Teaser (documentaire) qui leur a été consacré en marge de l’édition 2016 du Festival « Africolor». Avec un style atypique qui navigue entre Dansa, Mandé groove, reggae, blues…, Fousco et sa compagne ont tous les atouts pour être la future coqueluche de la musique malienne. Et ils sont des prétendants sérieux à la première place de la Saison 2 de «l’Afrique a un incroyable talent» !Et cela d’autant plus qu’ils ont le secret de produire des rythmes qui épousent superbement leurs voix d’une pureté et d’une beauté phénoménales. Leur premier album enregistré au Burkina Faso est annoncé entre novembre 2017 et mars 2018 ! Un vrai délice si l’ont se réfère aux quelques titres que nous avons eu le plaisir et le privilège de savourer !
Moussa Bolly
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