La première grande formation «Corps pour XXIIe siècle» de l’Association Don Sen Folo a pris fin le vendredi 8 mai 2020 dans son laboratoire-résidence à Bancoumana, commune du Mandé.
Cette formation a nécessité 40 semaines, réparties sur 2 années, avec comme bénéficiaires des jeunes danseurs des régions du Mali. Aujourd’hui, ils sont 11 jeunes artistes (hommes et femmes) qui ont terminé cette formation.
«Avec l’équipe de Don Sen Folo nous remercions toutes les personnes qui nous suivent de loin comme de près ; à vous qui avez répondu à notre invitation à échanger avec les stagiaires ; à vous qui nous nous avez donné des conseils pour la réussite de cette formation ; à vous qui avez formé ces stagiaires, à vous qui nous avez fait à manger tous les jours, et enfin à vous membres de l’équipe de Don Sen Folo qui a travaillé sans relâche pour que cette formation se fasse dans de bonnes conditions», a déclaré Lassina Koné, directeur artistique du Centr’art Don Sen Folo du Mali et fondateur de l’Association du même nom. «Les résultats sont là», s’est-il réjoui.
Et d’ajouter à l’intention des bénéficiaires et des partenaires, «vous nous avez fait confiance et nous sommes heureux et fiers d’avoir pu contribuer à la naissance de la nouvelle génération de danseurs à Bamako et dans les régions avec l’éclosion de jeunes artistes dynamiques, curieux, ouverts et très disponibles».
Le parrain de cette première promotion est le dramaturge Adama Traoré de «Acte Sept» Bamako. «Homme de culture, de terrain e artiste a suivi l’évolution de ces jeunes durant deux ans et leur offre aujourd’hui carte blanche pour le prochain festival du Théâtre des Réalités de Sikasso en décembre prochain», a indiqué Lassina Koné. Directeur du festival «Rendez-vous chez nous» à Bamako, Yacouba Magassouba, les a aussi invités à présenter leur travail de fin de formation lors du prochain festival en 2021. Ces jeunes artistes sont également attendus au festival «Fila Ni Kélé-Bamako» de Don Sen Folo en novembre 2020. Cet événement est un temps de résidence de création pour les danseurs, en solo ou duo.
Ainsi, durant 3 semaines dans les différents marchés de Bamako, ils travailleront avec des chorégraphes professionnels afin de créer une œuvre qui sera présentée à Bamako et dans les régions. «Avec ce festival, nous sommes toujours à la recherche d’un modèle qui parle à notre peuple et qui pourrait leur faire comprendre que ce que nous pratiquons tous les jours est aussi un métier», nous a confié Lassina Koné.
«Cette compréhension voire cette appropriation est indispensable si l’on veut que, un jour la population puisse elle même participer et financer la création contemporaine dans notre pays», a-t-il précisé.
La formation qui s’est ainsi achevée a pu voir le jour grâce à différents partenaires comme Fondation DOEN, l’Institut Français du Mali (IFM), l’Institut Français de Paris, l’Association Bilou Toguna, le Centre Culture Kôré, Acte Sept Bamako, Instrument 4 Africa, Ankata et les familles de Kalaban-Coro. Ils ont aidé le Centr’art Don Sen Folo à jouer sa partition dans l’accomplissement de leur passion. La balle est maintenant dans le camp de ce qui ont eu le privilège de bénéficier de cette solide formation.
Sory Diakité
CENTR’ART DON SEN FOLO DU MALI
Un laboratoire-résidence implanté à Bancoumana pour booster la créativité artistique
Offrir aux artistes maliens et internationaux un espace de travail et de professionnalisation, et aux populations un espace de découverte et de formation ! C’est l’ambition du Centr’art Don Sen Folo du Mali qui vient d’inaugurer un laboratoire-résidence (Don Sen Folo-LAB) à Bancoumana (près de 50 km de Bamako), en plein cœur du Mandé.
«L’offre culturelle est quasi inexistante dans des villages comme Bancoumana. Les jeunes sont déconnectés de la culture traditionnelle et ne se reconnaissent que peu dans celle-là, ils n’ont pas de modèle ou d’inspiration proche d’eux et ne s’identifient qu’à ce qu’ils peuvent voir sur les réseaux sociaux», explique Lassina Koné, directeur artistique du Centr’art Don Sen Folo du Mali, pour justifier le choix d’ouvrir un espace dédié à la création en dehors de la capitale.
«Don Sen Folo-LAB existe car nous pensons qu’il est indispensable que le Mali ait des lieux de création, de formation et de diffusion de la culture. Pour nous cet Art doit être accessible et décentralisé», poursuit le danseur/chorégraphe.
Laboratoire Don Sen Folo est un lieu de formation, de résidence de création pour tous les arts. Pour le moment, le complexe est doté de 12 chambres, d’un grand restaurant qui peut prendre jusqu’a 100 personnes et d’une scène de danse. «Mais, nous avons aussi prévu une scène pour le théâtre, une bibliothèque pour se ressourcer, un studio de musique et une grande salle de spectacle», indique Lassina alias «Donkela Koné».
Par cet espace, Laboratoire Don Sen Folo, Lassina et ses camarades démontrent leur volonté de jouer pleinement leur partition dans le développement et la promotion de l’art, notamment dans la danse contemporaine, dans notre pays voire en Afrique !
Alphaly