En Janvier 2020, démarrera l’initiative-pilote intitulée ‘Femmes futures (hauts) fonctionnaires du Mali » ou 3F-MLI, dont l’objectif est d’augmenter les chances de succès des femmes aux prochains concours d’entrée aux neuf (9)corps d’emploi de haut niveau pour lesquels l’École Nationale d’Administration (ENA) forme. Il s’agit des Administrateurs civils, des Inspecteurs des Finances, des Douanes, des Planificateurs/Planificatrices, des Inspecteurs des services économiques, sociaux, relations internationales etc. Le projet 3F-MLI s’exécutera sur les dix (10) prochaines années.
C’est un programme élaboré par les Ministères du Dialogue social, du Travail, de la Fonction publique et de la Promotion de la Femme. Il est appuyé par le Commissariat au Développement institutionnel (CDI) qui a bénéficié de l’assistance technique canadienne à travers le projet Agriteam dont les activités sont coordonnées sur le terrain par Henri-Paul BOLAP (Conseiller canadien en administration publique). Il vise à prendre en compte l’équité-genre dans les fonctions publiques maliennes. En d’autres termes, à faire en sorte que des femmes qualifiées occupent leur juste place dans les sphères de responsabilité des administrations centrale et décentralisée (collectivités locales) du Mali.
Comment cela va se passer?
Un certain nombre d’études et de rapports produits notamment avec le concours d’Affaires Mondiales Canada (AMC) dont la plus récente est le rapport Baastel portant sur l’analyse de la sous-représentation des femmes dans l’Administration publique, dans les postes de responsabilité et dans les fonctions de contrôle » ont démontré l’acuité de la faible présence des femmes, tant qualitativement que quantitativement, dans les hautes sphères de cette administration.
Au Mali, le recrutement des personnels professionnels et hauts cadres de l’Administration publique se fait principalement à travers le Centre National des Concours de la Fonction publique (CNCFP) et dans une moindre mesure, via l’École Nationale d’Administration (ENA). Les statistiques fournies par les deux structures permettent de constater que le pourcentage des femmes qui s’inscrivent aux concours est nettement insuffisant et qu’en plus, celles-ci réussissent moins bien que les hommes.
A titre d’exemples, en 2010, soixante sept (67) hommes étaient admis contre deux (femmes) seulement, soixante onze (71) hommes admis contre 6 femmes en 2011 et en 2013, quatre vingt deux (82) hommes contre trois (3) femmes.
Pour corriger cette inégalité, deux superviseures/coaches déjà diplômées de l’ÉNA, encadreront vingt (20) candidates présélectionnées parmi les 100 premières candidatures que l’ÉNA recevra, pour subir les épreuves de ces concours d’entrée. Les concours sont programmés pour le 15 décembre 2019.
A noter que le « Projet d’Appui au Programme de Développement Institutionnel » (PAPDI) a pour but de consolider les acquis du programme malien précédent (PDI-1, 2003-2013) et d’appuyer la mise en œuvre effective et progressive des réformes sectorielles intégrées, dans un certain nombre de ministères. Il comporte deux grands volets : un volet d’appui financier aux actions prioritaires de réformes de l’administration publique via un fonds d’appui de dix sept (17) millions de dollars (CAD) mis à la disposition du Gouvernement du Mali selon le Protocole d’Entente (signé en 2008) et une Entente de contribution datée de 2012, révisée en janvier 2018, ainsi qu’un volet d’assistance technique, assuré par AGRITEAM Canada comme agence d’accompagnement canadienne (ACA).
Et AGRITEAM Canada est l’une des principales entreprises de développement international au Canada, fournissant une expertise en gestion et en techniques aux partenaires de pays en développement et en transition sur des projets qui favorisent une croissance durable et des possibilités significatives pour les personnes d’améliorer leur vie.
Maïmouna TRAORE/Source : PAPDI