L’ECOLE MALIENNE PARALYSEE POUR CINQUANTE CINQ (55) MILLIARDS DE FRANCS CFA

L’école Malienne va mal et très mal, de novembre 2018, à maintenant, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, observent et continuent leurs grèves entre-coupées. Et ce, malgré les propositions concrètes faites par la partie gouvernementale dans le cadre de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Même la  commission de conciliation pour rapprocher les points de vue des deux parties, n’arrive à rien malgré ses efforts.

Selon le ministère du Travail et de la Fonction publique, plusieurs préavis de grève ont été déposés sur la table du ministre de novembre 2018 à février 2019. Parmi ceux-ci,  quatre (04) préavis des syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016. Il s’agit de celui du 30 novembre 2018 (un préavis de 03 jours, soit 72 heures) ; du 21 décembre 2018 (un préavis de 5 jours, soit 120 heures) ; du 03 janvier 2019 (un préavis de 10 jours, soit 240 heures) et du 28 janvier 2019 (un préavis de 13 jours, soit 312 heures). Ces différents préavis ont entraîné un arrêt de travail de 31 jours, soit 744 heures.  Il faut noter une nouvelle grève de 15 jours en cours depuis le 21 février 2019, soit 360 heures.

Les enseignants réclament, entre autres, l’octroi d’une prime de documentation et d’une prime de logement, l’adoption immédiate du projet de décret portant plan de carrière du personnel enseignant du secondaire, du fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale en Conseil des ministres, la finalisation du processus de régularisation administrative et financière des sortants de l’ENSUP (nouvelle formule) au même titre que ceux de l’ENI et  l’IPR-IFRA, ainsi que toutes les grandes écoles et le conservatoire Balla Fasséké…), l’application effective et immédiate du décret n°2016-0001/ P-RM du 15 janvier 2016, fixant les conditions et les modalités d’octroi de l’indemnité de déplacement et de mission, la relecture immédiate du décret n°529/P-RM du 21 juin 2013, portant allocation d’indemnités au personnel chargé des examens et concours professionnels en ses articles 1, 2 et 3, l’organisation sans délai de l’élection professionnelle du secteur de l’éducation et la création des organes prévus par le décret n°2018-0067/P-RM du 26 janvier 2018, fixant les modalités d’application du statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale, l’annulation des décrets n°2018-08000/P-RM du 19 octobre 2018, fixant les attributions spécifiques des membres du gouvernement et n°2018-0801/P-RM du 19 octobre 2018, portant répartition des services publics entre la Primature et les départements ministériels, l’intégration dans le corps des enseignants, du personnel non enseignant en classe, l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’Etat.

A l’issue des travaux de la Commission de conciliation, six (6) points d’accord, un (1) point d’accord partiel et trois (3) points de désaccord ont été enregistrés. Les points de désaccord restent l’octroi d’une prime de logement. Sur ce point, le gouvernement a fait savoir que les primes de logement sont régies par le décret n°2014-0837/P-RM du 10 novembre 2014 fixant les taux mensuels de certaines primes et indemnités allouées aux fonctionnaires et agents de l’Etat, y compris les enseignants de tous ordres, notamment la prime de résidence qui permet d’amoindrir la cherté de la vie.  Les syndicats signataires réclament une prime de logement à l’instar de la police. Le Gouvernement a informé que cette prime est octroyée à des agents qui doivent bénéficier de logements d’astreinte ou à défaut une prime compensatoire qui leur permettrait de se faire loger aux environs des services ou camps de regroupement, notamment les agents de la sécurité en vue de faciliter leur mobilisation en cas de besoin. Pour le gouvernement, cette revendication n’est ni rationnelle ni soutenable, avec une incidence financière annuelle de 55 352 040 000 F CFA.

Le second point de désaccord est la relecture immédiate du décret n°529/P-RM du 21 juin 2013, portant allocation d’indemnités au personnel chargé des examens et concours professionnels en ses articles 1, 2 et 3. La relecture de ces articles vise l’augmentation des frais de surveillance, de séjour, des présidents des centres d’examen, du secrétariat et des frais de correction des copies. La revendication entraîne une revalorisation de plus de 400% des taux existants. Dans un souci d’équité de traitement, le Gouvernement ne saurait revaloriser seulement pour les enseignants. Le décret instituant les indemnités au personnel chargé des examens et concours ne vise pas seulement les examens du fondamental et du secondaire, mais aussi l’ensemble des examens et concours.

Le 3ème point de désaccord porte sur l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’Etat.  Cette revendication est satisfaite par les dispositions de la loi n°2018-035 du 27 juin 2018 portant statut des fonctionnaires des collectivités territoriales en son article 49 qui prévoit la mise à disposition de ces fonctionnaires dans les structures publiques. Cette pratique est déjà en vigueur pour l’ensemble des agents des collectivités, y compris les enseignants.

Les efforts du gouvernement !

Selon la ministre du Travail, de la Fonction publique chargée des Relations avec les institutions, dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel enseignant, d’importants efforts ont été consentis par le Gouvernement lors de la gestion du préavis de grève en date du 14 avril 2017. En effet, les négociations ont abouti à l’octroi d’un statut aux enseignants avec une grille salariale d’une incidence financière de 5 620 000 000 F CFA.  Dans le cadre de la gestion des préavis en cours, le Gouvernement vient d’accorder aux enseignants un appui financier de plus de 2 000 000 000 F CFA pour leur faciliter l’acquisition de manuels et documents nécessaires à la préparation des cours. Il faut ajouter également la régularisation administrative et financière des sortants de l’ENSUP, qui entraînerait une incidence financière très élevée.

Néanmoins, le Gouvernement en appelle à la responsabilité des syndicats signataires de l’Education quant à l’avenir de nos enfants, la stabilité, la performance de l’école et quant à la validité de l’année scolaire en cours.  Le Gouvernement reste ouvert au dialogue et rassure lesdits syndicats de sa disponibilité à œuvrer à l’apaisement du climat social dans le cadre d’un dialogue franc.

En attendant, les mères soucieuses de l‘avenir de leurs enfants commencent à manifester à travers le pays (Kati, Sikasso, Bamako…), le parlement régional des enfants à Gao a lancé un cri de cœur à l’endroit de tous les acteurs pour sauver l’école malienne.

La questions que nous nous posons maintenant, c’est de savoir que font les députés, les parents d’élèves ? Devons-nous laisser notre école aller à la dérive et pousser nos enfants dans les mains des terroristes ou mourir sur les eaux quelques part dans l’océan ? A chacun de se poser la question, il y va de l’avenir de notre pays.

Hervé N’depo

 

One thought on “L’ECOLE MALIENNE PARALYSEE POUR CINQUANTE CINQ (55) MILLIARDS DE FRANCS CFA

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