« Il ne suffit pas d’organiser des débats à la radio ou faire des rencontres pour parler de l’autonomisation des femmes mais, il faut poser des actions qui contribuent directement à cette autonomisation » dixit la Présidente de l’Association des femmes de Fadjiguila pour l’épanouissement et la lutte contre la pauvreté (AFELPA), Mme Hawa Diallo. C’est une dame très engagée à aider les habitants de la Commune I à lutter contre la pauvreté et à s’épanouir. A l’occasion du 8 mars, nous l’avons rencontré pour vous.
NYELENI Magazine : Parlez-nous de votre association
Mme Hawa Diallo : AFELPA est créée le 18 octobre 2012, pour aider la population de la commune I à s’épanouir et lutter contre la pauvreté. Comme vous le savez déjà, le quartier de Fadjiguila est reconnu pour son faible taux de présence des services sociaux de base, entrainant son lot de souffrance de la population et particulièrement les femmes et les enfants
NYELENI Magazine : Qu’est ce qui vous a poussé à créer une association ?
Mme Hawa Diallo : D’abord la création d’une association qui s’occupe des problèmes de la femme et des jeunes et plus particulièrement les veuves et les orphelins était une ambition qui me tenait à cœur depuis longtemps. Pour la réalisation de cette ambition de jeunesse, nous avons reçu l’aide du gouvernement malien sous le régime du Président Amadou Toumani Touré et aussi de celle de bonnes volontés de l’intérieur et de l’extérieur du Mali.
NYELENI Magazine : Quelles sont les activités menées pour soulager la souffrance des habitants du quartier ?
Mme Hawa Diallo : Parlant des activités menées, nous avons organisé des formations à la teinture, la fabrication du savon et même à faire le commerce. Il faut le dire et on ne se fatigue pas de le dire qu’il ne suffit pas d’organiser des débats à la radio ou faire des rencontres pour parler de l’autonomisation des femmes mais, il faut poser des actions qui contribuent directement à l’autonomisation. Ce dont nous avons besoin pour nous épanouir , ce n’est pas seulement de l’argent liquide mais, des moyens et ces moyens ne sont autres choses que la formation, la sensibilisation et un fonds de démarrage pour monter des micro projets. C’est ce que nous, nous avons compris et c’est pourquoi, nous avons formé des femmes dans chacune des activités que je viens de citer. Nous n’avons pas beaucoup de moyens et nous avons cherché l’aide à maintes reprises au régime présent mais, nous n’avons malheureusement pas eu de réponses à nos requêtes. Dieu merci nous continuons d’avoir l’aide de nos relations qui sont à l’extérieur du Mali.
NYELENI Magazine : Spécifiquement pour le commerce, ça se passe comment ?
Mme Hawa Diallo : En termes de commerce nous regroupons chaque jour au moins 700 personnes (jeunes et femmes) pour leur fournir des marchandises. Chaque personne qui sort avec une marchandise gagne selon un pourcentage bien déterminé. Nous avons des partenaires qui nous envoient des marchandises des pays arabes, du Japon, de la Corée, de l’Amérique, du Canada et aussi par certains commerçants qui sont ici à Bamako. Nous vendons des articles divers en fonction de ce que nous recevons de nos partenaires. Il faut noter aussi que tous nos partenaires de l’extérieur sont des maliens basés dans les différents pays que je viens de vous citer. Nous pouvons réunir des marchandises d’une valeur d’au moins quatre (4)millions dans la semaine. Vous pouvez vous renseignez de ce que nous faisons dans cette commune, nous savons que c’est peu mais c’est mieux que rien. Nous n’allons pas quand même croiser les bras pour attendre que l’Etat nous vienne en aide, surtout que nous savons tous que le gouvernement malien est actuellement en difficulté financière. Donc nous allons continuer à travailler dans ce domaine tout en espérant avoir une aide qui nous permettra de développer nos activités car notre détermination est très grande.
NYELENI Magazine : Quel appel lancez-vous aujourd’hui et en direction de qui ?
Mme Hawa Diallo : Mon appel est en direction des associations, surtout les associations féminines en leur disant que l’Etat n’est pas toujours en mesure de répondre à nos requêtes. Il arrive souvent que l’Etat ait des problèmes financiers ou des préoccupations majeures, donc si votre association n’a pas d’autres sources de revenus, votre association est automatiquement morte- née. C’est aussi, pour interpeller toutes les femmes, que si nous voulons réellement changer notre situation, si nous ne voulons vraiment pas être considérées comme des êtres de seconde place, nous devons agir, agir et agir et cela avec beaucoup de détermination…….
NYELENI Magazine : Vous avez autres choses à ajouter ?
Mme Hawa Diallo : Je remercie l’Etat de nous avoir accompagné pendant les premières années de la création de l’association, c’est quand même grâce à lui que nous avons pu réaliser nos toutes premières activités. Je remercie également nos partenaires qui sont essentiellement les maliens de l’extérieur qui n’ont ménagés aucun effort pour nous accompagner à la construction l’édifice nationale.
Propos recueillis pas Mamadou Gagny TRAORE