Mme Sangaré Fatoumata Alzahara Touré est la Fondatrice et dirigeante d’un holding dénommé Groupe Dana dont les activités se concentrent sur le BTP, l’événementiel et l’agro-alimentaire. Cela fait deux ans que Bamako la capitale en fin d’année, est inondée de lumières pour le plaisir de tous les citadins grâce à Mme Sangaré. Pour elle, « Rendre festive certaines périodes de l’année par des opérations originales permet de donner de la joie et de petits bonheurs aux habitants de Bamako et à ses visiteurs ». Nous l’avons rencontré pour vous.
NYELENI Magazine : En quoi consiste le projet Bamako ville lumière ?
Mme Sangaré Fatoumata Alzahara Touré : Notre capitale reste le cœur vivant et vibrant du Mali, dans toutes ses diversités de quartiers, de populations et d’animations. Cette cité mérite d’être mise en valeur en tous ses aspects, et particulièrement ceux illustrant sa culture ou exposant son patrimoine tant architectural que mémoriel. D’autre part, rendre festive certaines périodes de l’année par des opérations originales permet de donner de la joie et des petits bonheurs aux habitants de Bamako et à ses visiteurs.
Ainsi donc en faisant une ville lumière en fin d’année au travers d’illuminations attractives, voire spectaculaires, ceci participe de cette «communion heureuse et collective» qui donne des couleurs autres à la vie. Et sont aussi motifs à en partager l’émotion en famille. C’est d’ailleurs dans cette perspective que Bamako ville lumière se déploiera sur de nouveaux sites dès cette année.
NYELENI Magazine : Étant donné le déficit énergétique dans nos pays, quelle doit être la portée du projet ?
Mme Sangaré Fatoumata Alzahara Touré : Si le déficit énergétique reste une préoccupation significative, force est de constater qu’il se réduit au fil des années. Notre opération est techniquement maîtrisée au regard de ce paramètre, utilisant principalement des équipements en basse tension et à faible consommation électrique. D’autre part, à l’avenir, nous travaillerons aussi à associer à cet événement des partenaires compétents qui pourront apporter des solutions fiables et performantes à cette problématique…et sans doute au-delà de cet événement pour sécuriser l’alimentation énergétique des quartiers. Comme vous pourrez le constater, notre réflexion est aussi citoyenne !
NYELENI Magazine : Ce type de projet peut-il faire rayonner Bamako (et le Mali) dans la sous-région ?
Mme Sangaré Fatoumata Alzahara Touré : Bien évidemment que ce projet a pour autre but de valoriser notre pays au travers de sa capitale et d’en faire à terme, outre une valeur d’attractivité, un modèle référent. Bamako a déjà beaucoup d’atouts. Cet événement ludique, magique aussi voire féérique, lui en donne un de plus.
NYELENI Magazine : Qu’elles sont les contraintes rencontrées ?
Mme Sangaré Fatoumata Alzahara Touré : En toutes opérations, il y a une somme de contraintes à affronter, donc à assumer ! C’est naturellement la responsabilité d’une dirigeante de les identifier, de les appréhender et donc de les résoudre. L’expérience acquise en la matière est un avantage certain pour faire que ces possibles contraintes soient simplement des éléments maîtrisés parmi d’autres éléments du projet. L’anticipation en fait partie, la réactivité aussi, et bien sûr la capacité créative, opérationnelle et humaine de toute une équipe.
NYEENI Magazine : Quelles sont les opportunités d’embauche ?
Mme Sangaré Fatoumata Alzahara Touré : En dehors de mes équipes salariées pour les activités exercées par la holding Dana, Bamako ville lumière nécessite bien évidemment l’apport saisonnier de compétences pratiques. Ça permet aussi de donner à quelques-uns une première expérience sur le terrain qui pourra leur être bénéfique par la suite. Pour cet événement de fin d’année, ce sera sans doute quelques emplois temporaires qui seront proposés.
NYELENI Magazine : Visez-vous d’autres villes ou régions du Mali ? Si oui lesquelles ?
Mme Sangaré Fatoumata Alzahara Touré : Tout projet comme celui de Bamako ville lumière entraîne, lorsqu’il est réussi, des demandes ou des souhaits d’en créer à l’identique, ou avec quelques variantes, en d’autres villes régionales. Un vrai et beau challenge qu’il conviendrait de relever, en y associant non seulement les autorités et les institutions concernées, mais également des opérateurs économiques locaux, complétés sans doute par des partenaires sponsors. Dans cet esprit, nous réfléchissons déjà sur des potentiels de « ville lumière ». Une façon de faire plus encore rayonner le Mali, voire peut-être de créer un circuit touristique festif de villes maliennes lumières.
NYELENI Magazine : Qu’est-ce qui vous a donnée l’idée d’un tel projet ?
Mme Sangaré Fatoumata Alzahara Touré : Je vous l’ai dit en préambule de cette interview. Apporter de la joie et de la fierté aux populations en une période bien particulière de l’année….d’autant que notre pays, après avoir connu quelques événements difficiles, mérite de réunir et d’unir ses populations autour d’événements festifs, ludiques et culturels et qui leur permettent aussi de s’évader du quotidien.
NYELENI Magazine : Travaillez-vous avec de jeunes entrepreneurs ?
Mme Sangaré Fatoumata Alzahara Touré : Une de mes responsabilités, en tant que femme entrepreneuriale, est d’accompagner tout jeune qui s’est engagé à créer et développer une activité correspondant à un besoin ou une attente d’un public particulier ou d’une large clientèle. Car c’est source d’emploi et un exemple pour d’autres. Mon accompagnement peut être sous forme de conseils ou parfois, selon les circonstances, sous forme de collaboration pour l’exécution d’un marché. Dans cet esprit, j’invite plus particulièrement les femmes, donc les jeunes femmes, à oser entreprendre. Elles ont des ressources insoupçonnables en elles, et si je le peux, je les aide à les faire émerger…et réussir.
NYELENI Magazine : Quelles appréciations les gens font-ils du projet ?
Mme Sangaré Fatoumata Alzahara Touré : Je pourrais avec humour vous répondre : «Demandez leur». Mais force est de constater, et les réseaux sociaux ainsi que des messages recueillis dans la rue en témoignent grandement, que Bamako ville lumière bénéficie d’une vraie et importante adhésion populaire, souvent même enthousiasmante. C’est la reconnaissance que cet événement est de qualité, correspond à une attente festive et décorative de la capitale en une période précise, et apporte aux populations, de façon conviviale, simplement des moments de joie partagée. Voir les yeux des enfants et ceux des adultes briller de vrai bonheur est le plus beau des compliments fait à notre équipe, et lire sur leurs visages le plaisir de vivre cet événement vaut plus que tous les «mercis» qu’une organisatrice espère recevoir. Et vous me croirez si je vous dis que chaque soir, je m’endors heureuse d’avoir donné ce bonheur-là.
NYELENI Magazine : Qu’elle est l’ampleur des réalisations à ce jour ?
Mme Sangaré Fatoumata Alzahara Touré : Tout est déjà orchestré afin de réussir le prochain Bamako ville lumière. Les moyens techniques sont opérationnels, les partenaires pour la plupart engagés avec beaucoup de passion, la création artistique en phase de finalisation. Bref, nous sommes prêts. Et comme toujours, nous visons l’excellence. Et plus que jamais, nous espérons non seulement surprendre, mais aussi constater que les yeux et les visages des gens seront encore plus lumineux et radieux que l’année passée.
Propos recueillis par Idrissa Kéïta