La loi N0 2015-052 ou loi Oumou BA a encore fait des effets. En effet, ladite loi instituant la promotion du genre, depuis son adoption, a commencé à faire bouger les choses pendant les élections communales de 2016 et maintenant lors des législatives de 2020. Ces dernières élections se sont déroulées les 29 mars pour le premier tour et 19 avril 2020 pour le second. A savoir que le nouveau fichier électoral comptait 7. 663. 464 électeurs, répartis entre 12. 469 centres et 22. 147 bureaux de vote. Les candidats repartis entre 547 listes étaient au nombre de 1 417 dont 430 femmes.
Grâce à la loi sur le quota, aux élections communales du 20 novembre 2016, deux mille huit cent (2 800) conseillères ont été élues contre neuf cent vingt-sept (927) pour les communales passées. C’était là, une avancée appréciable dans l’implication des femmes dans la gestion politique. La loi N°2015-052 ou loi Oumou BA, instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives veut booster le pouvoir décisionnel des femmes et des hommes.
Au moment où ladite loi était promulguée, à l’Assemblée nationale, il n’y avait que 14 femmes sur les 147 députés. En ce mois de mai 2020, c’est quarante-deux (42 femmes) qui font leur entrée dans l’hémicycle plus une ancienne. Ce qui nous donne 28,57% de femme contre 9,50% pour la législature sortante (la 5ème de 2013, qui n’a pas pu être renouvelée en 2018. Le gouvernement fait voter le 7 juin 2019, la prorogation du mandat des députés jusqu’au 2 mai 2020).
La plus jeune élue de la 6ème législature a seulement 26 ans. Malgré la présence de ces 42 femmes, une seule figure sur la liste des 6 présidents de groupe parlementaire (16,66 %). Sur dix vice-présidents, une seule femme, soit 10 %. A la questure, c’est une femme, un homme, mais rien que 2 femmes parmi les 9 membres de la Haute Cour de Justice (22,22 %) désormais présidée par l’ancien Président de l’Assemblée nationale, l’honorable Issiaka Sidibé. 3 postes de rapporteurs sur 12 (25%). Au niveau des suppléants, il y a trois femmes sur les neuf (33,33 %).
Le bureau issu de cette nouvelle assemblée est le suivant :
Postes | Noms et Prénoms | Groupes Parlementaires |
1er Vice-président | Moussa TIMBINE | RPM |
2ème Vice-président | Hadi NIANGADOU | APM |
3ème Vice-président | Amadou CISSE | VRD |
4ème Vice-président | Ahamada SOUKOUNA | ADEMA |
5ème Vice-président | Mme Aiché Belco MAIGA | RPM |
6ème Vice-président | Bajan Ag HAMATOU | RPM |
7ème Vice-président | Omar TRAORE | RPM |
8ème Vice-président | Cheick TAHARA NIMAGA | APM |
9ème Vice-président | Abdoul Galil HAÏDARA | RPM |
10ème Vice-président | Aboubacar BA | APM |
1er Questeur | Mamadou DIARRASSOUBA | RPM |
2ème Questeur | Belco BAH | APM |
1er Secrétaire parlementaire | Mme Coulibaly Maïmouna DRAME | RPM |
2ème Secrétaire parlementaire | Brehima BERIDOGO | VRD |
3ème Secrétaire parlementaire | Aziza Mint Mohamed | ADEMA |
4ème Secrétaire parlementaire | Mme Doumbia Rokia TRAORE | RPM |
5ème Secrétaire parlementaire | Djibril DIARRA | APM |
6ème Secrétaire parlementaire | Aîssata HAÏDARA | RPM |
7ème Secrétaire parlementaire | Amadou DIEPKILI | ADEMA |
8ème Secrétaire parlementaire | Ibrahim Amadou DICKO | RPM |
9ème Secrétaire parlementaire | Boubacar MAIGA | VRD |
10èmeSecrétaire parlementaire | Amadou Araba DOUMBIA | ADP MALIBA-SADI |
Que dit la loi Oumou BA ?
La loi 052 du 18 décembre 2015, instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives stipule :
Article 1er : A l’occasion des nominations dans les Institutions de la République ou dans les différentes catégories de services publics au Mali, par décret, arrêté ou décision, la proportion de personnes de l’un ou de l’autre sexe ne doit pas être inférieure à 30 %.
Article 2 : A l’occasion de l’élection des députés à l’Assemblée nationale, des membres du Haut Conseil des Collectivités ou des Conseillers des Collectivités territoriales, aucune liste d’au moins trois (03) personnes, présentée par parti politique, groupement de partis politiques ou regroupement de candidats indépendants, n’est recevable si elle présente plus de 70 % de femmes ou d’hommes.
A préciser que cette loi ne s’applique pas aux élections au niveau des chefferies traditionnelles des conseillers de village et de fraction, des associations religieuses, de culte ou à caractère confessionnel ou encore tout autre regroupement disposant de statuts et règlements qui leur sont propres.
Article 3 : Les listes de candidature aux élections locales doivent respecter l’alternance des sexes de la manière suivante : si deux candidatures du même sexe sont inscrites, la troisième doit être de l’autre sexe.
La liste des quarante-deux :
- Bano DIAWARA, Kayes
- Marthe DIAWARA, Kayes
- Haïné COULIBALY, Niono
- Aichata Alassane CISSE, Bourem
- Aïcha Belco MAÏGA, Tessalit
- Mariam SOUCKO, BAFOULABE
- Mme SANGARE Awa DIAKITE, Kita
- Mme KALLE Mariam DEMBELE, Kita
- Wadi SISSOKO, Nioro du Sahel
- Moussocoura SAMAKE, DIOÏLA
- Marie Noël COULIBALY, DIOÏLA
- Aïssata MAIGA, Kati
- Domo dite Adama SIDIBE, Kati
- Sadio DOUMBIA, Kati
- .Djénéba TRAORE, KOLOKANI
- Maténin DIARRA, KOLOKANI
- Oumou SOUMARE, Nara
- Haoua TRAORE, SIKASSO
- Fatoumata KANOUTE, SIKASSO
- Kadidia OUOLOGUEM, SIKASSO
- Maïmouna MARIKO, BOUGOUNI
- Diéminètou FOMBA, BOUGOUNI
- Bintou DEMBELE, KOUTIALA
- Maïmouna OUOLOGUEM, KOUTIALA
- Sayon KEITA, YANFOLILA
- Maïmouna DRAME, SEGOU
- Ami DIARRA, SEGOU
- Salimata TRAORE, SEGOU
- Aïchatou CISSE, BAROUELI
- Mariam COULIBALY, BLA
- Kadidia SANGARE, San
- Djénèba DAOU, San
- Mariam DIASSANA, TOMINIAN
- Belco SAMASSEKOU, Mopti
- Yapema DJIGUIBA, BANDIAGARA
- Alida SOMBORO, BANKASS
- Yogoïré DOUGNON, Koro
- Djouwaratou ZORME, Koro
- Fatimata Aliou TOURE, Gao,
- Assitan DIALLO, Commune II,
- Oumou COULIBALY, Commune V,
- Mariam KAGNASSI, Commune VI
A noter que ces élections législatives ont été perturbées par l’enlèvement du chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé, président du parti de l’Union pour la république et la démocratie (URD) par un groupe armé dans son fief électoral de Niafunké dans la région de Tombouctou le 25 mars 2020. Et le même 25 mars, le Mali déclarait son premier cas de maladie du COVID-19.
Après la proclamation des résultats et la confirmation desdits résultats le 30 avril par la Cour constitutionnelle, la nouvelle Assemblée nationale a été convoquée le 11 mai, date à laquelle elle a élue son bureau, au moment où des voix s’élevaient déjà pour contester certains résultats.
Maïmouna TRAORE