« Nous ne pouvons pas prétendre à un État démocratique fort sans la participation des femmes» dixit Mme Bouaré Bintou Founé Samaké.
Dans le cadre du nouvel an, nous avons approché la Directrice exécutive de Women In Law and Development in Africa-WILDAF Mali, l’ancienne Ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, Mme Bouaré Bintou Founé Samaké. Elle nous fait ici, un aperçu de la situation de la malienne et ses souhaits pour Wildaf, les bénéficiaires et les partenaires en 2025.
« Nous ne pouvons pas prétendre à un État démocratique fort sans la participation des femmes . Ma satisfaction réside actuellement, au fait que beaucoup de femmes parlent de leur droit. Avant il y’avait des questions tabous qui concernent les femmes mais, qui ne le sont plus. Les hommes et les femmes commencent à s’intéresser et à comprendre les droits des femmes ».
Selon elle, il y a un début de mise en œuvre, en plus d’avoir des acquis. Aujourd’hui, aucune question primordiale concernant le Mali, ne se gère sans la présence des femmes, même si elles sont minoritaires. Nous ne sommes plus totalement ignorées, a affirmé la directrice exécutive de Wildaf Mali.
Ainsi, elle reconnait que « Par rapport au reste du monde, le Mali est l’un des premiers pays, a signé et ratifié toutes les conventions de promotion et de protections des droits des femmes. C’est une première. Aussi, le Mali fait des efforts pour la mise en œuvre de ces engagements.
Nous avons eu la loi pour la Promotion du genre qui accorde 30% à l’un ou l’autre sexe, en ce qui concerne les postes de prises de décisions, ça veut dire que les femmes peuvent être à 70% comme les hommes, a noté Mme la directrice exécutive. Alors, elle a expliqué que, « c’est une très grande avancée, en ce qui concerne l’accès aux postes des prises de décisions et de nominations. Ce sont les femmes qui ont pris les 30% pour elles-mêmes, sinon c’est une loi égalitaire dans la promotion du genre. Dans les autres pays, on parle du quota, la loi du Mali n’est pas une loi de quota, c’est une loi pour faire la promotion du genre, une loi qui accorde 70% à l’un ou l’autre sexe ce qui veut dire que les femmes peuvent prétendre à 70% ».
Pour ce qui est de la loi électorale, elle dit que les femmes peuvent se positionner de façon significative sur les listes pour les élections. Elle a ajouté qu’en matière de lutte contre les violences basées sur le genre, le Mali a fait une avancée extraordinaire, beaucoup de dispositions ont été prises dans le Code pénal. Et, affirme-t-elle, il y a aussi la mise en place de mécanismes institutionnels pour la prévention et la prise en charge et les relèvements économiques des victimes. Nous avons eu la mise en place d’une synergie d’actions entre plusieurs ministères, qui se sont données la main pour pouvoir faire face à ce phénomène. Encore, une grande avancée pour la protection des femmes et des filles en matière de paix et de sécurité.
Ainsi, Mme Bouaré Bintou Founé Samaké confirme que le Mali est à sa troisième génération de plan d’actions de la 1325, alors que d’autres pays n’en ont même pas. Ce sont des avancées et des mécanismes pour renforcer la participation des femmes dans la consolidation de la paix et du vivre ensemble. Il y a aussi, la commission d’indemnisation des victimes, une institution, qui s’occupe des questions d’indemnisations de ces victimes. « Le Mali a fait beaucoup d’avancée par rapport aux autres pays d’Afrique, mais aussi, le monde. Le Mali est un exemple en matière de protection et de promotion des droits» a-t-elle déclaré.
Pour les grandes perspectives de Wildaf en cette année 2025, Mme Bouré Bintou Founé Samké cite d’abord :
- Le renforcement institutionnel, c’est de pouvoir renforcer notre organisation en matière de mobilisation de fonds, de recevabilité mais aussi, en matière de renforcement des ressources humaines.
- Que Wildaf puisse être une référence en matière de promotion et de protection des droits de femmes.
- Faire en sorte que le maximum de femmes puisse se rendre compte de leur responsabilité. Nous ne pouvons pas prétendre à un état démocratique fort sans la participation des femmes, donc il faut renforcer l’information, la sensibilisation, et la formation des femmes et des jeunes filles et hommes, les ressources humaines sont très importantes.
- Qu’en début de 2026, wildaf puisse former au moins deux millions de jeunes sur les questions de droits des femmes, de recevabilité mais aussi, de positionnement de la jeunesse sur la question de paix et de sécurité, a souligné la Directrice de Wildaf Mali.
En concluant, elle souhaité aux partenaires, et à leurs bénéficiaires, les vœux de bonne santé, d’une année merveilleuse, de paix et de mobilisation. Aujourd’hui, les maliens ont besoin de se mobiliser pour faire face à l’insécurité, pour participer à la consolidation de la paix et du vivre ensemble. Un État mobilisé est un État qui peut prétendre au développement.
L’engagement de tous vers un développement durable, a souhaité la directrice exécutive de Wildaf Mali.
Mady TOUNKARA