Mme Molobaly Diallo, sage-femme au CHU de Gabriel Touré: « La profession Sage-femme est une profession noble. La Sage-femme, présente aux premiers instants de la vie, est réconfort pour le couple mère enfant ».

 

Mme Molobaly DIALLO est sage-femme au service de gynécologie obstétrique du CHU de Gabriel Touré, point focal PTME (prévention de la transmission mère – enfant) du VIH/SIDA. Présidente du Conseil régional de l’ordre des sages-femmes du District de Bamako(CROSF) ; membre de l’association des sages-femmes du Mali (ASFM). Nous l’avons rencontré pour une interview, Mme Diallo nous décortique l’univers de son monde de sage-femme.

Nyéléni Magazine : Pourquoi avoir choisi d’être sage-femme ?

Molobaly DIALLO : Etre sage-femme était un rêve d’enfance voire même un héritage de ma grand-mère (homonyme) auprès de qui j’ai grandi. Elle fut une accoucheuse traditionnelle et traitait même des cas d’infertilité féminine avec des médicaments traditionnels. Elle a été une source d’inspiration pour moi.

Nyéléni Magazine : Quelle analyse faites-vous du taux de natalité des maliennes d’aujourd’hui ?

Molobaly DIALLO : Je dirais que le taux de natalité des femmes maliennes reste toujours élevé par rapport à beaucoup de pays d’Afrique et de la sous-région ; malgré les efforts consentis par nos autorités à travers des campagnes de sensibilisation pour l’accès à des méthodes de planning familial (espacement des naissances). Le taux actuel est de 6 à 7 enfants par femme, ce qui n’a pas beaucoup changé depuis l’indépendance. Plusieurs causes peuvent être évoquées à savoir :

Le contexte social, culturel et religieux : il faut savoir qu’il y a toujours des pressions sociales et religieuses contre les méthodes d’espacement des naissances et certaines disent que la femme doit rester à la maison pour fonder la famille ;

Le contexte Educatif : La scolarisation des filles reste inférieure à la moyenne fixée par les Objectifs pour le développement durable (ODD) ; ce qui fait que beaucoup d’entre elles n’ont pas accès à de hautes fonctions et moins informer aux avantages des méthodes de contraception.

Le contexte économique : Jusqu’à nos jours, il y a certaines idéologies qui disent que l’enfant est une richesse, donc il faut avoir beaucoup d’enfants pour avoir une considération sociale. C’est une idée ancienne car l’économie familiale reposait sur l’agriculture, donc le chef de famille a besoin de mains œuvres pour les travaux champêtres ; ce qui n’est pas le cas de nos jours.

Nyéléni Magazine : Sont-elles plus fécondes que les mamans d’hier si non, pourquoi ?

Molobaly DIALLO : je ne dirais pas qu’elles sont moins fécondent que les femmes d’hier, puisque c’est très difficile de faire la comparaison ; il y a plusieurs raisons que j’ai évoqué plus haut qui font que les femmes d’hier avaient plus d’enfants.

Je dirais que, malgré le taux bas de planification familiale les femmes d’aujourd’hui, sont plus informées aux méthodes de contraception ; elles sont plus nombreuses à aller à l’école et à travailler par rapport aux femmes d’hier.

Nyéléni Magazine : Quelle sont les maladies fréquentes dont souffrent les femmes en état de grossesse de nos jours ?

Molobaly DIALLO : Vous savez la grossesse est une période particulière pour la femme car il y a des modifications du fonctionnement de tous les organes. Ces modifications peuvent induire plusieurs pathologies qui sont entre autres : Hypertension artérielle, Diabète, Infections uro-génitales.

Et certaines peuvent s’aggraver pendant la grossesse telles que, Paludisme, Anémie, Hémoglobinopathie (drépanocytose) ; Infections à HIV, hépatite B et C, toxoplasmose  etc…….

Nyéléni Magazine : Quelles sont les situations qui vous ont beaucoup marquées au cours de votre carrière ?

Molobaly DIALLO : Elles sont nombreuses mais certaines ont retenues mon attention ;

Une femme qui perd la vie en donnant la vie, une femme qui accouche et rentre à la maison sans son enfant ;

Nyéléni Magazine : Difficultés auxquelles vous êtes confrontées dans votre travail ?

Molobaly DIALLO : les difficultés auxquelles nous sommes confrontées sont nombreuses. Elles sont entre autres ; la surveillance des femmes en travail qui n’ont suivies aucunes consultations prénatales et le manque de matériels adaptés dans nos structures de santé pour prendre en charge certaines pathologies.

Nyéléni Magazine : votre mot de la fin ?

Molobaly DIALLO : Je lance un appel à nos sœurs : De suivre les consultations prénatales régulièrement dès le début de la grossesse ; les consultations postnatales et de suivi des enfants afin de prévenir et prendre en charge les différentes pathologies.

Qui souhaitent faire la planification familiale ou avoir des informations par rapports aux différentes méthodes utilisées de se rendre dans le centre de santé le plus proche ;

D’aller faire le dépistage du col de l’utérus pour prévenir le cancer de col

Aux autorités compétentes de mettre des ressources humaines et matérielles nécessaires au niveau des structures de santé pour permettre une prise en charge adéquate du couple mère enfant dans l’atteinte des objectifs du développement durable(ODD) pour le Mali.

Je dirai que la profession Sage-femme est une profession noble. La Sage-femme, présente aux premiers instants de la vie, est réconfort pour le couple mère enfant.

Très chères collègues sages-femmes soyons source d’amours pour les nouveaux nées et leurs mamans à travers nos sourires qu’ils liront sur nos visages.

Nindeye

6 thoughts on “Mme Molobaly Diallo, sage-femme au CHU de Gabriel Touré: « La profession Sage-femme est une profession noble. La Sage-femme, présente aux premiers instants de la vie, est réconfort pour le couple mère enfant ».

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *