LES AGENTS « MTBA » D’OXFAM, DE SAVE THE CHILDREN ET PARTENAIRES A L’ECOLE DU GENRE.

Oxfam Grande Bretagne au Mali en partenariat avec Save the Children ont organisé du 2 au 5 mars 2019, un atelier de formation en genre pour les animateurs des ONG partenaires sur le terrain, impliqués dans la mise en œuvre du projet « Le mariage n’est pas un jeux d’enfant » de l’initiative « More Than Bridge Alliance » (MTBA). C’était au siège d’Oxfam à l’ACI 2000.

L’objectif de cet atelier était de renforcer les capacités et les pratiques des agents pour une meilleure prise en compte du genre. Pendant trois jours, les participants-tes venus-es de Ségou, Sikasso et Bamako, ont fait le point sur les inégalités de genre existantes dans leurs zones, qui peuvent être des freins pour le projet en question, ainsi que les succès et comment mieux faire encore? Les partenaires dans ce projet sont, l’Association Soro, l’ONG Walé, l’ONG FAWE Mali  et l’ONG AGIR,.

Après l’introduction de la gestionnaire du programme  Services essentiels d’Oxfam, Mme Rose Dolo, et le mot de bienvenue de Jackson Acha Atam, Directeur Pays adjoint d’Oxfam au Mali en charge des Programmes, c’était au tour de Mme Aïssata Traoré la gestionnaire de programme à Save the Children et Coordinatrice de l’alliance MTBA Mali d’expliquer l’historique de l’atelier. Pour elle, « Cet atelier est un engagement que nous avons tenu depuis 2017, sur la problématique genre. On ne peut pas parler du mariage des enfants sans parler de la problématique du genre ». Quant au Directeur adjoint pays Jackson Acha Atam, il a dit que « Le sujet est très important pour nous, parce que, le mariage précoce de nos filles, les empêche de développer leurs capacités ».

Trois facilitateurs-trices ont animé les sessions à savoir la coordinatrice de Fawe Mali, le spécialiste genre de Save the Children, et la gestionnaire du programme Services essentiels d’Oxfam et point focal genre. Ces sessions ont porté sur les concepts de genre, la définition, le contexte..etc. La marche du pouvoir, le lien entre le projet mariage des enfants et droit de la femme ont aussi été débattus. Les différentes conventions comme la CEDEF ( dont les articles défendent les causes des femmes et donnent en détails le cadre légal de leurs droits), le Protocole de Maputo (qui défend les droits socio-économiques des femmes) et leurs liens avec les activités MTBA ont été présentées, ainsi que la cartographie du corps et la communication dans le couple.

Les résultats de la première activité consistaient à faire ressortir les défis et les succès liés au genre dans les régions d’intervention du programme MTBA, notamment Ségou par Oxfam et Sikasso par Save The Children. Autour d’un panel animé par des agents de terrain avec la modération du Program manager des Services essentiels d’Oxfam, les réponses obtenues dénotent beaucoup de défis. Ces défis sont entre autres le non accès des femmes à la terre, l’auto marginalisation des femmes elles-mêmes, le mariage précoce, l’accès timide des femmes à la prise de décision et la non valorisation par les leaders de l’éducation des filles.

A propos des succès, ils ont noté le changement perceptible dans le comportement des filles, qui se réunissent chaque semaine pour d’ébattre d’un certain nombre de problèmes devant les adultes (chose qu’elles ne pouvaient pas faire avant, parce qu’elles avaient honte). Les jeunes sensibilisent face au retrait précoce des filles de l’école et ont même fait le plaidoyer pour le retour d’une fille à l’école. Aujourd’hui, certaines filles dans les différentes localités mènent des activités génératrices de revenus.

Des problèmes clés ont été énumérés auxquels le Programme MTBA doit s’attaquer dans les jours à venir. Il s’agit entre autres, de l’éducation des filles, l’accroissement du revenu des femmes, le travail avec les leaders et l’implication des hommes dans les débats (afin d’opérer des changements de mentalité). L’atelier a insisté sur l’importance d’accroître le niveau d’engagement des parents pour la rétention des filles à l’école et le retardement des cas de mariages précoces. Les participants-es ont alors décidé de reprendre tous ces points dans le cadre des planifications futurs sur le genre. Repartis en deux groupes de travail, les participants-es ont présenté certaines activités réalisées à travers les dessins dans l’outil « Diamant de justice » dans le cadre du programme MTBA au niveau communautaire en lien avec la CEDEF.

L’atelier a pris fin par l’allocution des deux gestionnaires de programmes  d’Oxfam et de Save The Children qui ont salué sa réussite en raison de la forte implication de tous les participants. Elles ont remercié tous les participants pour le sérieux dont ils ont fait preuve pendant l’atelier et de continuer à multiplier les efforts comme ils l’ont toujours fait.

« L’Alliance More Than Brides (MTBA) est composée de Save the Children NL, d’Oxfam Novib, de Simavi et de Population Council. Grâce au financement du ministère Néerlandais des Affaires étrangères, cette alliance met en œuvre le programme le «Mariage n’est pas un jeu d’enfant» (2016-2020) dans le but de réduire le mariage des enfants et ses effets néfastes sur les jeunes femmes et les filles. Le programme est mis en œuvre en Inde, au Pakistan, au Malawi, au Niger et au Mali. ». Le but est d’éveiller les consciences sur les effets néfastes du mariage des enfants et créer des voies alternatives comme l’éducation.

Le projet travaille à l’émergence d’un espace sain et sans violence à travers la mise en place de réseaux de pairs éducateurs bien formés sur la santé sexuelle et reproductive à et en dehors de l’école afin d’assumer leur choix à l’âge nuptial ou réfuter tout autre choix n’émanant pas d’eux.

Maïmouna TRAORE

 

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