LA FISTULE OBSTÉTRICALE : MALADIE HANDICAPANTE ET DISCRIMINATOIRE

Le 23 mai de chaque année, le monde entier célèbre la Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale. C’est quoi cette maladie handicapante et discriminatoire? Combien de femmes touche-t-elle?

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), plus de 2 millions de jeunes femmes vivent avec une fistule obstétricale non traitée en Asie et en Afrique subsaharienne. Chaque année à travers le monde, on compte 50 000 à 100 000 nouveaux cas de fistule obstétricale, la plupart chez des femmes pauvres vivant dans des cultures où le statut et l’estime de soi d’une femme peuvent dépendre presque entièrement de son mariage et de sa capacité à avoir des enfants. Au Mali, la maladie touche 1804 femmes par an.

Ouverture à Koulikoro d’un nouveau centre de traitement en 2019

Pourtant, le plaidoyer est renforcée chaque année par les acteurs de la santé et les différents partenaires pour plus de moyens pour soulager les victimes. D’abord, comment survient la maladie ? Selon les experts, elle survient au cours d’un accouchement, c’est une perforation entre le vagin et la vessie ou le rectum, due à un arrêt prolongé du travail en l’absence de soins obstétricaux. Cette perforation provoque une fuite d’urine et/ou de matières fécales par le vagin, et entraîne à plus long terme des problèmes médicaux chroniques si la maladie n’est pas diagnostiquée tôt et soumise à un traitement clinique ».

Chez nous, parler de sexe est déjà tabou, à plus forte raison d’expliquer à autrui une chose si grave et salissante. Beaucoup de femmes se taisent dessus et sont abandonnées par leur époux qui ne comprennent pas trop ce qui se passe. Les victimes souffrent d’une incontinence permanente, non seulement, elles en ressentent de la honte, mais elles font aussi l’objet d’une discrimination sociale. Avec le temps, la maladie entraîne des problèmes médicaux chroniques. Ces femmes souffrent aussi d’infections cutanées, de troubles rénaux et en l’absence de traitement décèdent dans la grande pauvreté.

Comment éviter la fistule obstétricale ?

Pour l’éviter, selon l’OMS, il faut repousser l’âge de la première grossesse, mettre fin aux pratiques traditionnelles préjudiciables et permettre aux femmes en tant voulu à avoir accès en temps voulu à des soins obstétricaux.

Le traitement

C’est une opération chirurgicale qui réussit dans 90% des cas, mais à un coût. L’existence de la fistule obstétricale prouve qu’il y a encore des carences dans les systèmes de santé face aux besoins essentiels des femmes. Cette affection montre à suffisance l’inégalité d’accès aux soins de santé sexuelle, maternelle et reproductive.

 Le combat de l’UNFPA

Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), distribue des fournitures médicales, assure des formations et procure des fonds en faveur de la prévention et du traitement de la fistule et propose des programmes de réinsertion sociale. Il renforce également les services de santé maternelle et les services obstétricaux d’urgence afin de prévenir l’apparition de cette lésion.

La prévention et le traitement de la fistule obstétricale contribuent à la réalisation de l’objectif de développement durable n° 3 qui vise à permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous et à tout âge. Au Mali, en 2018, l’appui de l’UNFPA  s’est porté sur 236 cas de femmes porteuses de fistule  prises en charge au niveau de sept (7) hôpitaux dotés en kits par l’organisation. Sur les 236 cas, 137 cas ont été fermés, soit un taux de réussite estimé à 58 %.

Célébration au Mali

 

La célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale cette année, a été marquée par l’inauguration d’un Centre d’accueil et d’hébergement pour les femmes souffrant de la Fistule Obstétricale. Ledit centre est logé au Centre de santé de référence de Koulikoro.  l a coûté Cinquante cinq (55) millions de francs CFA sur financement d’Orange Mali à travers l’ONG Agir. Le bâtiment est composé de quatre salles d’hospitalisation avec une capacité d’accueil de 20 lits, une salle de soins, une salle de consultation, un bureau pour le surveillant, un magasin et des toilettes. Les autres grandes villes du pays ne sont pas restées en marge de cette journée, elles l’ont aussi célébré en menant des activités de sensibilisation.

Maïmouna TRAORE

 

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