JOURNEE DE REFLEXION SUR LE TRAVAIL ET L’EXPLOITATION DES ENFANTS

Tenue hier, 15 Novembre 2018, à l’hôtel Salam Azalaï de Bamako d’une journée de réflexion sur le travail et l’exploitation des enfants, surtout les travailleuses domestiques. Organisée par Educo Mali en partenariat avec Enda Mali et d’autres ONG, ladite journée entre dans le cadre d’une sérié d’activités de communication, de sensibilisation et d’interpellation, sur la problématique du travail et l’exploitation des filles travailleuses domestiques au Mali.

Le Présidium/Journée de réflexion sur le travail des enfants 15 Nov. 2018 à l’Hôtel Salam Azalaï de Bko

Placée sous le haut parrainage de la Première dame, Mme Kéïta Aminata Maïga et sous la co-présidence de Mme la Ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille et Mme la Ministre de la Fonction Publique, Chargée des Relations avec les Institutions, la journée a regroupé plus d’une centaine de participants issus des Organisations de la Société Civile, , des médias, des représentants de la Mairie de la commune IV et du Parlement des enfants.

L’objectif de la semaine selon les organisateurs est d’informer, sensibiliser et interpeller l’opinion publique sur la situation des filles travailleuses domestiques. Il sera aussi question de diffuser et communiquer sur les résultats de l’étude de base et présenter les principales problématiques rencontrées par la cible. Et susciter plus d’engouement, un intérêt général et collectif meilleur, pour la défense des droits des filles travailleuses domestiques. La semaine permettra de mener des discutions avec les partenaires clés sur la stratégie du futur projet Filles Travailleuses domestiques et poser les bases du réseautage.

Suite à une étude menée par Educo, à Bamako, dans la capitale malienne, les filles travailleuses domestiques sont au nombre de 20 000. Font-elles des travaux lourds, mangent-elles à leur faim ? Leurs droits sont-ils respectés? Voilà des questions qui devront avoir des réponses aux cours des activités à organiser pour mieux sensibiliser, faire le plaidoyer et avoir un reseautage pour mieux défendre et protéger ces filles, afin qu’elles jouissent elles aussi d’une enfance heureuse comme les enfants de leurs employeurs.

H.Zoungrana, Directeur National Educo Mali

Le représentant du maire de la commune IV, M. Ahamadou Baba Tamboura, dans son discours de bienvenue a remercié Educo pour l’effort consenti pour protection des enfants et surtout les filles travailleuses. Il s’est dit heureux d’accueillir un tel évènement dans sa commune. Pour le Directeur national d’Educo Mali, Monsieur Herman Zoungrana «C’est en effet pour Educo, une journée solennelle que nous dédions à une problématique spéciale, nationale, qui ne cesse de nous interpeller et qui comme une tache d’huile vient compromettre quelque fois, tous ces nombreux efforts et avancées accomplis dans le cadre de la protection, de la jouissance des droits et de l’épanouissement de nos enfants. Il s’agit de la question du travail et de l’exploitation des enfants, phénomène bien connu dans la plupart des pays du monde, en particulier dans notre contexte Ouest africain, où des milliers d’enfants, chaque jour, se battent contre les difficultés de la vie en s’engageant quelques fois trop tôt dans le travail afin de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles» 

Selon toujours M. Zoungrana, « l’Article 32 de la convention des Nations Unies relative aux Droits de l’enfant affirme « Les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant d’être protège contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son développement physique mental, spirituel, moral ou social ».

Le représentant du Ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille Birama Coulibaly a affirmé que « la grande mobilisation d’Educo Mali et ses partenaires traduit leur engagement à offrir à chaque enfant du Mali, un avenir sain et radieux. La ratification de la convention des Nations Unies relatives aux droits de l’enfant (CDE) a été un engagement fort de notre République, d’œuvrer pour le respect, la protection et la réalisation des droits de chaque enfant malien. Birama Coulibaly a rappelé les efforts consentis par le gouvernement, avant d’ajouter que « La création de ce cadre permettra à tous les participants d’avoir une bonne opportunité de réflexion, de partage autour de la problématique de protection des enfants travailleurs, en particulier les filles travailleuses domestiques. Le sujet est important et pertinent, il est d’actualité, car des nombreux enfants souffrent encore dans le silence total. Le lancement de de la semaine de la communication, de sensibilisation et d’interpellation sur la problématiques des filles travailleuses domestiques conduira à des actions, positions et engagements qui nous permettront de faire une meilleure protection de l’enfant et des filles travailleuses».

Photo de famille à la fin de la journée de réflexion sur le travail des enfants/Educo

Quant au représentant du Parlement des enfants, Makan Sylla il a remercié l’ensemble des structures qui œuvrent pour que les expressions du travail des enfants et maltraitance des filles travailleuses soient pris en compte dans les Droits de l’Homme .

Un intermède théâtral et musical était à l’honneur. La cérémonie a pris fin avec une conférence débats sur la problématique des Filles Travailleuses Domestiques au Mali. Les panelistes étaient Dr Moussa Sissoko, Amadou Thiam, Sidy Mohamed Bah, Cheickné Bakayoko tous membres d’ONG partenaires. Ils ont débattu entre autres des thèmes comme « Politique nationale de lutte contre le travail et l’exploitation des enfants au MALI : état des lieux», «Pratiques endogènes/mécanismes communautaires de protection des enfants (Filles travailleuses domestiques)», « Le cadre juridique international (Convention 189 de l’OIT) sur la protection des enfants travailleurs domestiques » etc.

A noter que pour apporter sa contribution à la réflexion commune et aux initiatives en cours, Educo a conduit une étude de Base sur la problématique des filles domestiques dans les communes de Bamako. Cette étude, réalisée entre juillet et Septembre 2018, révèle que : 1 fille sur 3 de ces filles travailleuses (soit 30 %) serait âgée de moins de 15 ans, sachant qu’au Mali, l’âge minimum pour travailler est de 15 ans ; Certaines n’ont malheureusement que 8 ou 9 ans. Elles n’ont pas accès à leurs droits principaux,  notamment les salaires, les conditions adéquates de travail. L’ONG allemande KIRA, à travers le groupe de recherche «Action droits de l’enfant au Mali» (GRADEM), a réalisé aussi des études qui révèlent que 65% des jeunes filles aides ménagères mineures ont une rémunération mensuelle de moins de 10.000 FCFA. 9% ne connaissent même pas le montant de leur rémunération.

Mady TOUNKARA

 

 

 

 

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