FORUM SUR L’INTEGRATION DU GENRE DANS LA GOUVERNANCE DES RESSOURCES NATURELLES ET MINIERES

Du 1er au 2 août 2019, s’est tenu au centre International de Conférence de Bamako (CICB), le Forum sur l’intégration de genre dans la gouvernance des ressources naturelles et minières. Ledit forum était placé sous le thème « Favoriser l’autonomisation des femmes dans le secteur extractif, facteur de Paix et de développement durable au Mali.

Il est organisé par la coopération allemande (Projet d’appui à la gouvernance des industries extractives PAGIE) et l’Alliance pour la recherche et le développement intégré (ARDI) sous le parrainage du ministre de l’énergie et du pétrole. Ont prit part à ce forum les autorités gouvernementales, les partenaires au développement du Mali, les entreprises minières, les organisations féminines d’exploitation des ressources minières et naturelles, les représentants des institutions internationales, les décideurs du secteur public et privé.

L’objectif du forum est de faire l’état des lieux sur la dimension genre et l’accès au ressources naturelles au Mali et contribuer à l’amélioration des conditions des femmes et des jeunes impliqués dans les métiers du secteur extractif. Le forum vise notamment une gestion inclusive et apaisée des ressources naturelles à travers l’influence des politiques publiques au niveau national et local par les femmes et les jeunes.

Le secteur aurifère est l’un des principaux contributeurs à l’économie nationale, selon le dernier rapport de l’initiative pour la transparence dans les industries (ITIE) paru en 2016, les retombées de l’or représentaient 62% des valeurs d’exportations, 17% des recettes de l’Etat et 7% du produit intérieur brut (PIB).

La population malienne est essentiellement jeune et féminine, c’est une population qui subit de plein fouet les impacts socio-économiques lies aux activités de prospection, de recherche, de développement, d’exploitation artisanale et semi mécanisée de l’or et d’extraction des substances de carrière. Les préoccupations des femmes et des jeunes n’étant pas suffisamment abordées dans les débats publics relatifs à la gouvernance des ressources naturelles, le présent forum, entend mettre toute la lumière sur les difficultés des femmes dans le cadre d’une plateforme de débat constructif sur l’employabilité des femmes et des jeunes dans la chaine de valeur du secteur minier.

Selon le projet (PAGIE), afin que le secteur extractif puisse devenir un véritable moteur de développement pacifique et durable pour le Mali, il convient de bien appréhender les enjeux socio-économiques sur le plan local et national. Les entreprises minières, les institutions internationales, les décideurs du secteur publics et privés doivent multiplier les engagement et actions pour accroitre la participation et la représentation des femmes dans le processus de gouvernance publique, les initiatives de paix et de sécurité et dans les programmes de développement durable.

Il a permis un débat public, directement entre acteurs et décideurs de haut niveau sur la problématique du genre et des droits humains pour la gestion durable des ressources naturelles et minières au Mali. Et aussi, de donner plus de visibilité à leurs projets axés sur l’intégration de la dimension genre dans la gouvernance des ressources naturelles au Mali. Cette assise de deux jours a été aussi une véritable opportunité de partenariat avec d’autres organisations et entreprises dans le cadre d’une plateforme d’envergure sur l’autonomisation des femmes dans le secteur extractif.

Massaran Babou Traoré : Coordinatrice générale de (Alliance pour la recherche et le développement intégré (ARDI).

Nous plaçons cette activité dans le cadre du dialogue, de la formation, de la prise en compte des préoccupations des femmes en matière de gouvernance des ressources naturelles et minières au Mali. Donc pour nous, il est important d’avoir ce genre de cadre d’échange, de cadre de concertation entre les femmes qui sont directement impliquées dans l’exploitation des ressources naturelles et minières au Mali et les autorités politiques au niveau national. Nous avons également les entreprises privées qui exploitent les ressources minières au Mali, qui font partis du cadre d’échange. Donc pour nous il est extrêmement important qu’on est ce genre de dialogue, pour faire avancer la cause des femmes en générale, mais également les questions liées à l’inclusion du genre dans les politiques nationales de gestion des ressources naturelles. Les sujets que nous avons discuté sont entre autres, l’autonomisation des femmes dans l’exploitation des ressources naturelles, l’entreprenariat féminin, comment faire en sorte que les femmes soient encore plus accompagnées, encore plus intégrées dans ce secteur. On a des panels également qui traitent de la question des conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles et minières au Mali. C’est, comment faire en sorte que les femmes soient d’avantage intégrées dans le cadre de discussion, dans la médiation concernant la gestion des ressources naturelles. On a beaucoup de débats, des conférences autours de la gouvernance des ressources naturelles et minières au Mali, mais nous avons constaté que la plupart de ces cadres de discussion n’intègrent pas suffisamment la question genre et c’est vraiment ce qui nous à pousser à aller vers les partenaires que sont la GIZ, le ministère des mines et du pétrole, le ministère de la femme, de l’enfant et la famille et le ministère de l’environnement également pour voir un peu comment ensemble, on peut réfléchir pour la dimension genre et son intégration dans les politiques publiques du Mali. On a des textes pour ça, on a la politique genre qui préconise l’intégration des femmes dans tous secteurs d’activité. On a la vision minière africaine, qui veut également que la femme soit intégrée dans ce secteur de manière à ce qu’elle puisse s’exprimer pleinement. Donc nous avons vu un vide qui se présente partout dans les conférences de ce genre, donc on a voulu insister sur la dimension genre pour voir un peu comment on peut apporter notre contribution en matière d’évolution de politique en place.

Mamadou Gagny TRAORE

 

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