ESPACE D’INTERPELLATION COMMUNALE DE FEMMES ET DROITS HUMAINS

L’Association Femmes et Droits Humains est à la base le 4 juillet 2018, d’un Espace d’Interpellation Démocratique Communale dans le cercle de Yèlèkèbougou. C’est en partenariat avec la Fondation Nationale pour la Démocratie (NED) des Etats-Unis. Au niveau local, l’activité est organisée par les élues elles-mêmes en partenariat avec la Mairie de la commune de Yèlèkèbougou.

Dans le cadre de son programme « de renforcement de capacité des femmes élues du cercle de Kati », l’Association Femmes et Droits Humains dans le souci de Promouvoir la Démocratie, la bonne gouvernance et de Protection des Droits Humains au Mali a organisé un espace d’interpellation communale à Yèlèkèbougou. Une commune située dans le cercle de Kati à 35 km de Bamako.

Une première édition dans cette commune couverte par le programme et dédiée aux droits humains dans le contexte de la décentralisation pour mesurer le chemin parcouru dans l’accomplissement des ambitions légitimes des populations. Ainsi, les autorités communales, au cours de cette édition ont fait le bilan des réalisations autour des programmes de développement économique, social et culturel (PDSEC).

Cet espace d’interpellation entrant dans le cadre du renforcement des femmes élues dans le cercle de Kati, a réuni les délégations de 17 villages de la commune, dont cinq femmes par village, les femmes élues de Yèlèkèbougou et les femmes élues du cercle de Kati. L’activité a été d’un grand soulagement pour la population de Yèlèkèbougou. Elle a été non seulement un moyen pour la population d’interpeler les élus locaux, mais aussi de faire des recommandations.

Quant aux autorités, elles ont eu l’opportunité de rendre compte de leur gestion aux administrés. Il a été surtout question des réalisations faites en terme de droits des femmes et des enfants et faire comprendre à la population les enjeux de la décentralisation.  Issa Traoré, maire de la commune de Yèlèkèbougou a affirmé au cours de sa présentation du bilan de leur mandat, que le programme prévu a été exécuté à plus de 80%.

Mme Diarra Djingarey Maïga, Présidente de l’Association Femmes et Droits Humains

Quant à la présidente de l’Association Femmes et Droits Humains, Mme Diarra Djingarey Maïga, elle a dit que “cet espace d’interpellation est une part entière de la consolidation de la démocratie parce que ça parle de gouvernance. Quand on parle de gouvernance locale, cela veut dire que les citoyens ont le devoir de demander des comptes à leurs élus au niveau locale. Donc, cet espace, c’est en faite pour mesurer la capacité des mairies à pouvoir mettre en œuvre les activités qu’ils ont défini dans leur (PDSEC) et voir aussi, si tous les citoyens participent dans cette initiative”. 

Ensuite la présidente a ajouté que, “Quand vous regardez un peu la commune dans laquelle nous sommes aujourd’hui, il y a 17 conseillers et sur les 17 conseillers, il y a 3 femmes et ces 3 femmes sont là, grâce au quota des 30%”. La question est de savoir, si après l’application de ce quota, ces femmes ont été capables de participer pleinement dans le cadre de la consolidation de la démocratie, de l’Etat de droit et spécialement dans la gouvernance de leur cité, s’est-elle posée la question.

Ainsi, pour elle, “C’est ce qui va nous permettre en tant que défenseurs des droits des femmes de demander plus que 30%. Donc aujourd’hui, c’est une manière pour nous, d’évaluer un peu la mise en œuvre de ces 30% de quota”. Elle a conclut que ce programme qui est financé par la Fondation Nationale pour la Démocratie des Etat-Unis, prévoit trois autres activités d’interpellation, à savoir dans la commune urbaine de Kati, la commune rurale de Yèlèkèbougou et la commune de Siby. “Mais, nous prévoyons de toucher toutes les communes”.

A cette journée d’interpellation, la participation a été très massive avec plus de 120 femmes, 12 hommes, les représentant des organisations de la société civile, les groupements et associations de femmes investies dans le domaine des droits de l’Homme et de la Démocratie, les élus locaux et les autorités chargées de l’Administration territoriale et des collectivités locales. La présentation de Monsieur le Maire a été suivie de questions réponses,  17 questions venant des femmes dont 15 des femmes des 17 villages et 2 de deux conseillères ont été posées.

Mamadou Gagny TRAORE de retour de Yèlèkèbougou

ILS ONT DIT:

Issa Traore : Maire de Yèlèkèbougou

Issa Traoré, Maire de Yèlèkèbougou

Pour moi, c’est une bonne initiative parce qu’elle nous permet nous, qui avons la charge de diriger la commune, de présenter aux citoyens ce que nous avons pu faire, ce qui reste à faire et ça permet également de donner la parole à la population pour qu’elle puisse aussi donner ses opinions sur les travaux réalisés dans la commune et faire des recommandations. Nous avons  besoin de cet espace parce que, c’est ce qui va nous permettre de voir si ce que nous sommes entrain de faire, répond aux besoins de la population. Je remercie l’Association Femmes et Droits Humains et ses partenaires de nous avoir donné l’occasion de présenter l’état d’exécution de notre programme à la population et de nous enquérir de leurs nouvelles préoccupations.

 

Mme Traoré Fatoumata Diarra : N’kolofala    

Cet espace d’interpellation a été un grand soulagement pour nous les femmes, parce que, ça nous a permis de faire connaitre nos préoccupations. Je demande aux initiateurs de cet espace de pérenniser ce travail pour que nous, les femmes puissions d’avantage connaitre nos droits et présenter nos préoccupations à nos autorités. Vous avez vu qu’aujourd’hui, certaines femmes n’étaient pas d’accord avec certaines choses et elles ne l’ont pas cachées. Elles ont commencé à donner leurs avis quant à la gouvernance de leur commune. Ce qui n’était pas le cas avant. Donc le changement commence à se faire sentir grâce à Mme Djingarey et son association.

Tiguiba Diarra : Yèlèkèbougou

 Tout d’abord je remercie la FDH de nous avoir offert cette opportunité, parce que,vous avez vu que certains villages se sentaient négliger par leurs élus sans savoir pourquoi. Mais, c’est à travers cette assise qu’elles ont compris que ce n’était pas le cas. Le plus souvent, c’est le problème de partenariat, de financement qui bloque la réalisation de certaines activités. Beaucoup a été fait dans leur PDSEC mais, il faut reconnaitre que beaucoup reste à faire et c’est le lieu de le dire.

Propos recueillis par M.G.T

 

 

 

 

 

 

 

 

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